Gros gros gros succès que cette nouvelle adaptation du magistral ITde Stephen King.
Résultat, d’aucun clame haut et fort que IT serait devenu le film d'horreur le plus lucratif de tous les temps.
Petit calcul rapide : The Exorcist a généré plus de 441millions de dollars en 1974. Rapporté à l'inflation, le gain est équivalent à de plus de 2milliards 300millions de dollars d’aujourdhui. A ce niveau là on parle de véritable phénomène de société. Tout le monde est allé voir The Exorcist à sa sortie ! Tout le monde !
IT et ces 700millions de dollars (de recette) figurent bien, mais se trouvent encore à des années lumières d'autres classiques du genre.

Ce qui est intéressant ici, c'est qu'on fait du neuf, avec du vieux.
On s'accroche à un style de film d'aventure jeunesse (tout droit sorti des années 80) en y empruntant tous les codes. Banlieue américaine, bahut, vélos, absence de parents, été, nécessité pour nos jeunes adolescents de solutionner seuls une problématique donnée (ici un clown zinzin qui fait peur à tout le monde).
Et on y ajoute une couche de scènes d'horreurs plutôt efficaces, flippantes et qui tranchent donc très fort avec l'ambiance de la banlieue américaine classique filmé par un Spielberg par exemple.

En gros c'est les Goonies version 2018 versus l'horrible clown Pennywise, qui se nourrit de toutes les peurs d'enfants pour mieux les tuer. Ou l'expression "mourir de peur" n'a jamais eu autant de sens.

C'est d'ailleurs intéressant.
Au moment où le cinéma d'horreur parvint tant bien que mal à se renouveler après une décennie complète de remakes du Blair Witch Project, c'est bel et bien IT qui rafle la mise.
C'est le film horrifique assumant totalement un lignage direct avec tout un pan hyper mainstream du cinéma hollywoodien que les spectateurs ont plébiscité.
Au détriment, peut-être, d'autres propositions contemporaines plus ambitieuses (Get Out, It follows).

Le revers de la médaille c'est que ce cadre strict devient au fur et à mesure de l'évolution du récit un véritable carcan.
Pas une surprise, pas une digression, pas un écart.
La route est toute tracée, on sent très vite que tout est extrêmement calibré.
D'autant plus qu'il s'agit d'une adaptation et pas n'importe laquelle.

En gros c'est bien fichu et ça donne envie de voir la suite.
Sans être révolutionnaire (sans cherché à l'être d'ailleurs), Mister Muschietti nous livre une partition fort bien maitrisée et qui s'appuie sur des bases cinématographiques solides.

Résultat : loin d'être un chef d'oeuvre, loin d'être un bouse incommensurable, plutôt un film qui se regarde vite fait bien fait et sans trop réfléchir !

evguénie
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le 23 sept. 2018

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evguénie

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