Si l'adaptation de La Tour Sombre pouvait refroidir sur cet engouement soudainement prolifique envers les œuvres du King, les retours quasi-unanimes et exploits commerciaux de cette nouvelle mouture de Ça avaient de quoi allécher. Néanmoins, il est nécessaire de préciser qu'il ne faut pas considérer ce long-métrage comme un film d'horreur. En effet, les jumpscares sont prévisibles et habituels, et le Clown ne fait pas vraiment peur. Pourtant, l'interprétation de Skarsgård est brillante, mêlant comédie noire et accents trash sanglants, à la façon d'un Freddy Krueger. Face à lui, les jeunes interprètes sont également excellents, créant ce réel sentiment de camaraderie propices aux jeunes, à l'instar d'un Stranger Things. Quand bien même leurs déambulations à vélo en plein été rendra certainement plus nostalgiques les trentenaires américains, l'ambiance qui se créer est des plus réussies, en ravivant cette fibre générationnelle, à la façon d'un Donnie Darko ou du plus récent It Follows. Surtout que la mise en scène de Muschietti est particulièrement soignée pour faire vivre cette ancienne époque et la ponctuer d'éclats hallucinés comme il le faisait déjà dans Mama.


Si l’œuvre n'est pas terrifiante, à l'instar du sentiment de menace qui parcourait chaque page du livre, elle est tout de même dérangeante sur certains aspects de noirceur et quelques éruptions horrifiques. Ainsi, il existe sans cesse cette dualité entre l'innocence d'une jeunesse qui ne cherche qu'à s'amuser, et la monstruosité de ce Clown qui les confronte à leurs pires peurs. Le mélange est savoureux, même s'il ne révolutionne guère les ficelles du genre. On pourra, par exemple, reprocher les réactions plutôt sensées et calmes des gamins face à ces rencontres cauchemardesques. En tout cas, le design sonore et la bande-son accompagnent parfaitement l'image, navigant entre les nappes insouciantes et les schémas oppressants, bizarres et sinistres qui, malheureusement, laissent présager l'horreur imminente. Les scénaristes ont fait le choix de ne pas suivre le découpage par flashbacks du livre, préférant ce premier film centré sur la jeunesse, puis le second sur leur vie d'adulte, ce qui permet de garder une cohérence d'atmosphère. On aurait pu sans soucis imaginer une copie moins "sage", bien plus torturée et angoissante à l'image de la terreur fantasque qui habite le Clown et est sensée englober la ville.

AntoineRA
7
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Films vus au cinéma

Créée

le 5 oct. 2017

Critique lue 251 fois

AntoineRA

Écrit par

Critique lue 251 fois

D'autres avis sur Ça

Ça
Behind_the_Mask
7

L'égout et les douleurs

Ultra attendu depuis l'annonce de sa mise en chantier, over hypé dans les moindres détails de ses intentions et de son tournage, classification jugée hardcore, célébration anticipée d'un retour aux...

le 20 sept. 2017

116 j'aime

25

Ça
MatthieuS
8

Le trône du King

Les adaptations des œuvres de Stephen King ne se comptent pas sur les doigts d’une main, et ce depuis plusieurs années. On en dénombre plus de 80 à l’heure actuelle et le rythme n’est pas prêt de...

le 22 sept. 2017

103 j'aime

32

Ça
trineor
4

Stridence. Silence. BWwuUÂââRGH ! (Ou l'art du procédé horrifique en 357 itérations)

Je ne vais pas dire que ça me soit aussi antipathique que peut l'être la pâtée moyenne de chez Blumhouse dans la veine Wan : au moins ici, le propos qui vient poindre sous l'horreur nous épargne les...

le 17 sept. 2017

81 j'aime

7

Du même critique

Caldera
AntoineRA
9

Critique de Caldera par AntoineRA

Il y a des jours, comme ça, où on tombe sur des courts-métrages d'orfèvres. C'est le cas de Caldera, découvert via une news sur le site Allociné. Réalisée par Evan Viera, l’œuvre a déjà récolté...

le 5 avr. 2013

14 j'aime

2

Minutes to Midnight
AntoineRA
7

Critique de Minutes to Midnight par AntoineRA

C’est étrange comment on peut en venir à renier, voire haïr un groupe pour, la majorité du temps, se faire bien voir parmi la communauté Metal. C’est le cas de LINKIN PARK. Le nom vous donne des...

le 27 oct. 2012

14 j'aime

Marvel's Daredevil
AntoineRA
8

Critique de Marvel's Daredevil par AntoineRA

• SAISON 1 (9/10) [Critique du 1 mai 2015] Très loin de la mièvrerie, du fan service forcé, et du kitsch cheap et Disney-ien des films de Marvel depuis Avengers, Daredevil a su s'émanciper de ces...

le 1 mai 2015

13 j'aime

2