Rémi Chayé est une future référence. Son premier long en tant que réalisateur était un franc succès et un vrai coup de cœur, c’était Tout en Haut du Monde. Le reste de son CV est presque aussi bon. Quand à ce Calamity, il suit la route déjà tracée. Martha Jane et sa famille font partie d’un convoi de pionniers en route vers l’Oregon. Dans cette troupe, les fonctions sont parfaitement attribués et les rôles codés. La famille de Martha Jane est pauvre et a gagné sa place dans le convoi de justesse, elle doit donc se faire discrète. Sauf que la discrétion, c’est pas son truc à Martha Jane, intrépide et effrontée jeune fille qui ne rêve que de chevaucher les canassons et faire d’autres trucs de garçons. Suite à une affaire de vol dont elle est accusée, elle va devoir se débrouiller seule … et pour ça, elle se fera passer pour un garçon. On remarquera tout d’abord la qualité de l’animation et du design graphique, à la fois simple, fonctionnel et très expressif. Les aplats de couleurs rappellent l’esthétique de Tout en haut du Monde. Vraiment très joli. Ensuite, on aura très vite beaucoup d’affection pour ce personnage involontairement transgressif. L’intrigue est fort bien écrite et on ne s’ennuie pas une seconde, happé par les rebonds, le suspens et le rythme parfaitement maîtrisé du début à la fin. L’humour fait mouche à chaque fois. A la fois visuel et dialogué, il ne tombe jamais dans la facilité et sait être inattendu. En bref, tout en émotions et en rigolades, ce très joli Calamity est une vraie réussite qui plaira probablement à tous les publics. Fortement conseillé donc.