Inspiré de la nouvelle "Lieux interdits" du génie de l'horreur Clive Barker, Candyman reste à ce jour l'une des meilleures adaptations de l'écrivain anglais. Bien épaulé par Barker, qui suit de près le projet en tant que producteur, le réalisateur du drame fantastique Paperhouse Bernard Rose réussit à retranscrire toute la puissance et l'horreur de la courte histoire, étayant cette dernière à travers un film tout simplement effrayant, chose au final rare dans le genre. Car en ne dévoilant que très rarement et à chaque fois avec efficacité son croquemitaine moderne, le film gagne considérablement en terreur, plongeant le spectateur - au même titre que son héroïne - dans un cauchemar bien réel.


Il faut dire que cette légende urbaine a de quoi donner de sacrés frissons : un ancien esclave noire est devenu, après un lynchage sanglant, un véritable monstre qui n'intervient que lorsque son (sur)nom est prononcé cinq fois devant un miroir. De quoi ne jamais tenter l'expérience ! Ce spectre meurtrier des temps nouveaux est incarné par le géant Tony Todd (à peine vu dans le remake de La Nuit des morts-vivants de Tom Savini). Face à lui, une étudiante de plus en plus intriguée par le mythe qui va s'enfoncer à chaque fois un peu plus profondément dans l'horreur, traversant pour cela les endroits les plus glauques des ghettos de Chicago.


Interprétée par l'excellente Virginia Madsen, nous faisons face ici à une véritable héroïne aussi fragile que déterminée à percer le secret de ce sanguinaire fantôme... Autour d'une musique angoissante signée Phillip Glass et de décors terriblement glauques. Bernard Rose arrive à instaurer à chaque image un certain malaise, nous renvoyant à nos peurs les plus obscures tout en ne négligeant pas son spectacle à grands coups de meurtres gorgés d'hémoglobine ainsi que de quelques scènes choc (dont le réveil de notre héroïne ensanglantée à côté d'un bébé à peine assassiné). Candyman est donc l'une de ces perles horrifiques rares et réussies, un vrai film de peur comme on en fait plus et comme on aimerait en voir plus souvent.

MalevolentReviews
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le 27 mai 2019

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