Viggo e(s)t Bo
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Derrière le titre aux accents de blockbuster Marvel, l'affiche très Wes Anderson et le pitch qui rappelle celui de Little Miss Sunshine (motivée par un défi en forme de doigt d'honneur à une société normative, une famille d'originaux chargés de lourdes peines saute dans un bus pour un road trip cathartique), se cache une comédie dramatique aussi agréable pour ses dehors classiques qu'enthousiasmante par ses audaces.
Classique, Captain Fantastic l'est dans sa forme très film indé dont il maîtrise tous les codes, de la construction narrative, qui ne surprend jamais vraiment (mais fait toujours mouche, qu'il s'agisse de provoquer le rire ou les larmes), à la réalisation (légitimement récompensée par un prix à Cannes) qui soigne une photographie aux couleurs chaudes, en passant par le portrait de ces personnages forcément et immédiatement irrésistibles par leur marginalité positive.
C'est sous ce beau et touchant vernis familier que se cache l'audace. Celle d'abord d'une charge frontale contre les Etats-Unis : les Américains sont représentés comme des moutons hypocrites que la malbouffe, le capitalisme et la religion ont rendu bêtes et malades. Celle, enfin et surtout, d'une vraie réflexion sur l'éducation des enfants et la validité de ses différents modèles, sur le rapport à la vérité dans ce qu'on leur transmet et sur les limites d'un idéal néo-hippie visant à faire de sa progéniture des "philosophes rois" élevés sur le mode d'une vie saine privilégiant une initiation exigeante au savoir et à tous les arts et excluant toutes les corruptions abrutissantes du monde moderne, moral et technologique, ces choix radicaux étant aussi bien une lutte contre un état d'esprit normatif fascisant qu'un frein à un certain apprentissage de la vie.
En bonus, une jolie B.O. planante avec une émouvante utilisation diégétique d'un standard de Guns N' Roses qui ravira les fans, dont je suis. Que demander de plus ?
Créée
le 17 oct. 2016
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