Ben (Viggo Mortensen) élève seul ses six enfants qui ont chacun un prénom original, inventé à leur naissance. Ils vivent dans une forêt, isolés du monde, loin du capitalisme et de la société consumériste. Les enfants sont déscolarisés mais leur père organise tout et s'attache à fortifier le corps et l'esprit de ses enfants afin de les préparer au monde extérieur qu'ils ne connaissent pas.


C'est une famille soudée, unie et, a priori, indestructible. La scène du bœuf musical le montre bien. Elle est révélatrice de l'harmonie qui règne dans cette famille. Il y a la rigueur de l'apprentissage du père qui sait tout de même, parfois, lâcher la bride en autorisant quelques moments de détente.


La mère est absente. Elle est malade et a dû s'éloigner d'eux pour recevoir des soins. Puis, le drame arrive, elle meurt. C'est alors que Ben doit faire un choix. Céder aux menaces de son beau-père en ne se rendant aux funérailles où il n'est pas le bienvenue ou permettre à ses enfants de dire adieu à leur mère.


Doivent-ils rester reclus et continuer à vivre ainsi, loin de la société moderne que le père leur refuse, ou se confronter au monde ? Faisant fi des menaces il va décider, après réflexion et parce qu'il voit que ses enfants en ont besoin, à bord de son bus « Steve », de les emmener aux funérailles de leur mère quelles que soient les conséquences.


Les enfants, très bons au passage, vont être confrontés au monde extérieur qu'ils ne connaissent pas, avec leurs préjugés, et sortir de ce qu'ils apprennent dans les livres. C'est là que le bât blesse. Leur éducation est orientée par leur père, par ses idées assez extrêmes, et, même s'ils doivent réfléchir par eux-mêmes et peuvent donner leur avis librement, afin de se confronter à l'avis des autres sur la question qu'ils posent, ils n'ont pas de point de vue extérieur.


Ben, quant à lui, vivra des épreuves qui vont le faire évoluer, naturellement ou suite à des événements dramatiques. Il va se poser des questions sur les bienfaits et les manques de l'éducation qu'il donne à ses enfants.


Certaines scènes montrent les limites de cette éducation alternative. Par exemple, n'ayant jamais eu d'interaction avec les filles, l'aîné, Bo, va vivre deux situations très gênantes. Le malaise est vraiment palpable et cela montre que, bien qu'on puisse apprendre énormément de choses des livres, rien ne remplace le contact avec les autres.


Viggo Mortensen est un sublime vecteur d'émotions. Il est impérial et tellement juste dans la façon de faire évoluer son personnage. Le reste du casting, des enfants au grand-père sont au niveau. J'ai vraiment été embarqué par cette histoire et totalement séduit par son propos.


Du rire, de l'émotion, de belles images. La façon de traiter la question du deuil par rapport aux enfants est plutôt bien vue. Faut-il leur dire la vérité ou les protéger en édulcorant un peu l'histoire ? Ça donne cette scène ahurissante, excellente et saisissante du dîner. On a d'un côté Ben et ses enfants et de l'autre la famille de sa sœur. On assiste à un véritable choc des cultures, dans tous les sens du terme.

OskarNewon
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le 19 oct. 2016

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Oskar Newon

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