Après un début raté, cet énième Marvel prend sa vitesse de croisière avec une certaine originalité.

La première demie-heure on a peur. Très peur ! Les scènes se déroulant dans l’espace sont particulièrement désagréables à visionner voire carrément ratées. Image sombre, décorum kitsch qui semble ne pas avoir pris en compte les dix dernières années en termes de science-fiction, scènes d’action illisibles et histoire nébuleuse. Bref, on a l’impression d’assister à un mauvais pastiche fauché de film de science-fiction orienté space-opéra. Mais une fois arrivé sur la planète Terre, les choses s’arrangent considérablement et on se laisse prendre au jeu de la première aventure solo d’une femme dans l’univers Marvel, un personnage inédit de surcroît. Difficile de comprendre que ce ne soit pas Black Widow qui ait eut droit à son propre film en premier, mais les voies de production de Marvel sont impénétrables.

Brie Larson fait le job consciencieusement mais on aurait peut-être préféré une actrice de l’acabit de Blake Lively par exemple. Le duo qu’elle forme avec Samuel L. Jackson enfin de retour en Nick Fury est plaisant, perclus de saillies humoristiques globalement réussies. Mais le constat est là, peut-être à cause d’une overdose de films de super-héros et parce que le genre commence à tourner en rond : les films du Marvel Cinematic Universe commencent à devenir lassants. La recette gagnante et sans fausse note devient répétitive et formatée. Après un « Avengers : Infinity War » prometteur mais pas inoubliable et un « Ant-Man et la Guêpe » foireux, auxquels on peut ajouter les films DC Comics qui ont abandonné toute velléité sérieuse pour sa vautrer dans une gaudriole plus vendeuse, ce type de films devient prévisible et bien peu palpitant (« Thor : Ragnarok » étant le dernier exemple récent pouvant se targuer d’être original).

Les scènes d’action de « Captain Marvel » n’ont rien d’exceptionnel, les effets spéciaux sont parfois limites et les maquillages des Skrull ressemblent à ceux d’un épisode de « Buffy contre les vampires ». Mais le métier est là et une ambiance délicieusement 90’s apporte un vent de fraîcheur bienvenu à cet énième opus super-héroïque. On peut également apprécier le vent féministe et dans l’air du temps qui souffle sur cet opus et une allusion courageuse au conflit israélo-palestinien. Le duo de réalisateurs à la barre se joue bien du décalage des technologies pour faire fonctionner l’effet Madeleine de Proust et les clins d’œil au MCU sont légion, réjouissant les fans de cet univers. Et il y a un rythme dans les péripéties que l’on ne peut nier et qui ne souffre d’aucun accroc. En résumé, « Captain Marvel » s’avère plaisant à défaut de nous surprendre et a la bonne idée de faire d’un chat, un personnage clé dont on vous réserve la surprise.

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