Captives par Teklow13

On retrouve bien dans le film ce qui caractérise la mise en scène d’Egoyan. A savoir une atmosphère vaporeuse et flottante associée à un cadre sec et glaçant. La neige, la même que celle des beaux lendemains, symbolise parfaitement ce contraste.
J’aime bien le film, son montage labyrinthique s’organise et se clarifie au fil des minutes et permet de cibler ce qui semble intéresser le cinéaste, l’état de flottement, de malaise, et de trouble temporel, chez les personnages durant le drame, ici l’enlèvement d’une fillette. Egoyan s’attarde surtout sur la relation perturbée des parents qui s’en suit, et la relation trouble kidnappeur/captive.
Mais on sent que plusieurs éléments le freinent et l’empêchent d’aller plus loin dans le propos. Le côté vénéneux de son cinéma, probablement à cause de la sensibilité du sujet, s’exprime moins. Le rapport à l’image, tout le côté pervers et voyeur lié à la multiplication de points de vue (internet, caméras TV réalité,…) aurait pu être d’avantage creusé.
Enfin l’écriture pèche un peu lorsqu’il s’agit de vraiment dérouler le polar, le côté enquête avec une résolution. On à la sensation que ce n’est pas ce qui intéresse le cinéaste. Lui s’intéresse d’avantage aux conséquences, au trouble et au malaise qui flottent autour des différents personnages. Mais c’est quand même pas mal du tout.