Remake (à peine) caché

Plus de vingt ans après le premier film de Brian De Palma, brillante adaptation du best-seller de Stephen King, voici que sort une suite surfant sur le phénomène des années 90 : le slasher. Non pas que le film de Katt Shea utilise un tueur masqué sanguinaire mais le décor emprunte les habituels campus universitaires et autres adolescents débiles à l'instar des Scream, Urban Legend et autres Souviens-toi... l'été dernier. Ainsi, cette séquelle joue la carte du remake en reprenant les grandes lignes du film original tout en modifiant les personnages...

Exit Carrie White, place à Rachel Lang (vous avez dit titre mensonger ?), une adolescente elle aussi mal dans sa peau qui se découvre elle aussi des pouvoirs télékinésiques. Elle aussi a une maman hystérique et possessive et elle aussi est malmenée par ses camarades du bahut qui vont à leur tour lui faire subir un bizutage déclenchant toute sa furie pour un final embrasé. Vous l'aurez très vite saisi : Carrie 2 n'a rien d'original et ne vaut clairement le coup que pour ses nouveaux meurtres originaux particulièrement réussis... Globes oculaires déchiquetés suite à l'explosion de lunettes, pénis expulsé de l'entrejambe par un harpon et j'en passe. Pour le djeunz amateur de gore, le spectacle est total.

Pour le fan du roman initial, c'est un scandale et pour celui du film de De Palma, il criera au plagiat, bien que cette séquelle se justifie par la présence au générique d'Amy Irving, unique actrice du film de 1976. Pourtant, le film de Katt Shea (Fleur de poison) ne s'avère pas trop mal mis en scène, avec ses effets spéciaux maîtrisés et son jeune casting sympathique, bien que le rôle principal, interprété par Emily Bergl manque cruellement de charisme. Bref, sans forcément briller de son originalité ni de son utilité, Carrie 2 reste un film d'horreur fantastique en somme bien exécuté mais fort dispensable, sorti à une époque déjà oubliée.