Deux demi-frères noirs d'une banlieue de paris, un ambitieux un peu trop prêt à tout et un tocard agressif, représentatifs de la frivolité moderne, retournent en Afrique pour assister à la mort d'un grand père qui leur lègue le parchemin d'affranchissements de leurs ancêtres esclaves. Uniquement motivés par l'argent dans ce voyage, pour eux ce n'est qu'un bout de papier qu'ils déchirent rapidement sous les yeux ulcérés d'une aieule qui leur jette aussitôt un sort. Les voila propulsés en arrière dans le temps au 18e siècle, au temps maudit de la traite négrière. Capturés, ils sont vendus sur un marché à un planteur qui les rebaptise (isidore et casimir) et les met aussitôt au travail.
mon avis : première comédie bouffonne écrire et portée à bout de bras par deux comiques repérés à la suite des shows tv de Jamel Debb, et évitant savamment les écueils sur lesquels se plantent allégrement pas mal d'autres. Cela commence de façon grinçante par une exposition ayant pour but de montrer les deux demi-frères chacun coincé dans une situation inconfortable et le peu de cas qu'ils font des principes, notamment à l'intérieur de leur famille. Ce caractère faiblard fait aussi la saveur de leur confrontation à un monde qui ignore confort et droit de l'hommes : Gijol passe le plus clair de son temps à récriminer et à en récolter les problèmes, Eboué plus intelligent tente la collaboration avec ses maîtres blancs en outrepassant parfois les limites tacites qui sont assignées à l'esclave domestique.
Du point de vue purement comique, je lui trouve peu de fausses notes, la plupart des gags, fondés sur le décalage de deux loustics modernes avec les temps rigoristes du 18e siècle (les Visiteurs de Jean-Marie Poiré inversés) , sont efficaces et souvent désopilants. Le tandem Eboué/Gijol est très solide et complémentaire. Les pérégrinations des deux blanlieusards dans cette ile tropicale sont aussi l'occasion de rendre palpable une époque de violences et de mensonges couramment répandus. Comme lorsqu' isidore met en déroute le curé qui raconte n'importe quoi aux esclaves analphabetes sous couvert de sa bible.
ll n'y a que les points d'entrée et de sortiedu monde de l'aventure extraordinaire (par la fumée d'une pipe à herbe) qui soient un peu faibles , mais je pardonne bien volontiers étant donné que c'est une comédie qui vise d'abord un public jeune et ado.
Je voulais mettre 6 mais je rajoute 1 point en raison du sujet historique que très peu de films ont récemment traité : les très dramatique "12 Years a slave" et "Amistad". Si j'étais enseignant au collège, je n'hésiterais pas à l'utiliser comme matériau complémentaire à un cours.