Casino Royale
4.8
Casino Royale

Téléfilm de William H. Brown (1954)

Avant que l'écossais Sean Connery ne prenne le rôle du plus célèbre des espions, c'est l'américain Barry Nelson qui dans un épisode de la série Climax! va endosser le costume. "Un américain dans la peau d'un Britannique, sacrilège" hurleront les fans hardcore de 007. Pire, ici James Bond est un agent de la CIA. Là, normalement, le fanboy absolu du personnage fait une attaque cérébrale. Pourtant, on parle bien d'une adaptation d'un roman de Ian Fleming, et le résultat mérite le détour.


Barry Nelson, donc, incarne un 007 tout en retenu. Pas d'attitude de poser, pas de confiance en soi exacerbé, Jimmy montre ici des faiblesses qui le rendent nettement plus humain et crédible. En grand méchant, Le Chiffre, incarné par l'excellent Peter Lorre, au visage singulier et à la présence indiscutable. Michael Pate sera le troisième larron marquant en contact britannique, qui le temps d'une discussion menée avec maitrise, mélangeant deux sujets sans crier gare, montre tout le talent du jeu des acteurs. Linda Christian sera la touche féminine, classiquement fragile, même si elle réservera quelques surprises.


Le tout se décompose en trois actes et propose es séquences très réussies. La double discussion Nelson/Pate, la partie de baccara rondement menée (c'est dans ce genre de cas que je regrette mon manque totale de connaissance en règle de jeux de cartes, j'ai un peu l'impression d'être passé à coté d'une partie du délire) et la séquence d'interrogatoire avec pratique font partie des meilleurs moments. On retrouve tout un tas d'éléments rappelant le coté espion and co, avec l'écoute, le chantage ou la tentative d'assassinat.


Une production qui ne manque pas de talent, mais qui souffre du manque de moyens. Changement de photographie en direct, montage un peu brut, manque de variétés dans les plans. Je n'évoquerais pas les figurants servant de décors et dont les seules répliques consiste en quelques "hoooo" pendant la partie de cartes. Le tout transpire le huit clos vu que tout se passe dans ce casino. On repassera pour la variété des environnements.


Mais tout ça m'a donné envie de me faire un cycle Bond, l'occasion de surtout revoir la plupart des films.

auty
6
Écrit par

Créée

le 22 juin 2015

Critique lue 906 fois

auty

Écrit par

Critique lue 906 fois

D'autres avis sur Casino Royale

Casino Royale
JKDZ29
6

Avant le Big Bang

Si la plupart ne connaît James Bond que par les 23 films produits par EON, il existe quelques exceptions. La première, et la plus ancienne, est ce Casino Royale de 1954. Présenté sous la forme d'un...

le 9 sept. 2014

6 j'aime

Casino Royale
Franck_Plissken
5

Bond...Jimmy Bond

Première tentative d'adaptation de la création de Fleming, Casino Royale l'est par le biais d'une série nommée "Climax". Cette première apparition filmique de Bond n'est donc qu'un épisode en trois...

le 11 mars 2016

5 j'aime

Casino Royale
affreuxJojo
4

Critique de Casino Royale par affreuxJojo

Bien plus proche de l'oeuvre original, Casino Royale dure environ 50 minutes. On retourne loin en arrière puisque le film (en réalité télé-film) a été tourné en 1954, soit bientôt 60 ans. On sent...

le 29 nov. 2011

4 j'aime

Du même critique

All-Star Superman
auty
5

Pas vraiment accessible

Si je devais faire un résumé laconique suite à la lecture de ce All-Star Superman, je dirais tout simplement "j'ai pas tout compris...". Le postulat de départ, Superman condamné à terme à mourir...

Par

le 28 nov. 2015

9 j'aime

3

Terres perdues
auty
9

King se libère (enfin) de ses vieux démons

Enfin, l'épisode 3 est celui de la libération pour Stephen King. Car il a finalement réuni tout son "ka-tet" et il peut maintenant se concentrer sur l'objectif des héros tant évoqué mais souvent mis...

Par

le 1 nov. 2013

9 j'aime

Le Voyage de Chihiro
auty
10

Et au sommet, il y avait Chihiro

Bien des années après un premier visionnage, je regarde à nouveau cette aventure. Et je l'aborde le plus sérieusement du monde, en essayant de rester un minimum détaché. Deux heures plus tard,...

Par

le 21 févr. 2015

8 j'aime

5