Dans ce film, il y a : des soldats mystérieusement endormis dont l'âme sert épisodiquement de carburant à des rois morts (?), un médium qui parle aux morts et touche un pénis en érection (:)), une bénévole avec une jambe plus courte que l'autre (:(), deux dieux qui s'incarnent en jolies poupées vivantes (!), un gros américain et un organisme unicellulaire en surimpression sur un ciel bleu (?!), une grue de chantier, un dinosaure en plastique et des néons colorés qui forment de jolies photos pour le dossier de presse (.....).


Alors, oui, j'ose le dire, c'est n'importe quoi. Bien sûr, techniquement c'est quasiment parfait au niveau du cadre et de la photographie, mais pour tout le reste Joe semble ressasser ici son cinéma sous forme de tics répétitifs (les changements de couleur des néons, les filles et les garçons qui se lèvent des bancs à tour de rôle).


La magie poétique qui peut naître de la mayonnaise du maître thaïlandais n'apparaît dans ce film que fugitivement : il manque peut-être ses visions fantastiques qui scandaient ses films précédents (la seule du film, une sorte de gros coeur immergé, n'est guère convaincante).


Le talent de Weerasethakul ne fonctionne que par effet de sidération. Il faut être saisi et transporté par ce que l'on voit. Si comme ici ce n'est pas le cas, on s'ennuie ferme en se fatigant à imaginer ce que le film rechigne à nous montrer.

Christoblog
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le 3 sept. 2015

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