IA, responsabilité, identité, libre arbitre, conscience, singularité. Chappie brasse des concepts classiques, certes SF mais peu à peu très contemporains, auxquels Blomkamp donne vie avec le réalisme un peu crasseux qui semble le caractériser, sacrifiant à quelques facilités de mise en scène, mais l'ensemble marche pas mal.
Je retrouve un peu la progression de District 9 avec un propos sur les implications concrètes d'un postulat typé SF plutôt basique (le robot conscient et la responsabilité du créateur), une résolution dans les flammes et les balles un peu gratos et spectaculaire (battlemech vs. Chappie vs. gangers vs. police vs...) et une ouverture gentiment philo (la nature de l'identité, la sauvegarde de la conscience, la signification de la mort dans un mode post-organique) avec, pour le coup, une petite touche de happy end sucré.
Le fond n'étant pas un absolus ramassis d'énormités (même si on a besoin de grosses doses de suspension d'incrédulité pour tout le trip transhumaniste de sauvegarde du connectome et de la conscience), l'exécution, des acteurs parfois excellents, drôles, touchants ou tranquillement pathétiques (The Antwoord, étonnants), la musique et des FX très convaincants font passer la pilule. Avec une réalisation plus cheap, tout cela aurait ressemblé à une méchante faute de goût.
Chappie n'est pas une réflexion bien profonde sur les concepts cité au début de cette bafouille mais fait le job. Et oui, il est mimi tout plein avant de devenir relou comme un zonard.