Blomkamp arrive à nous pondre un film qui ferait passer Elysium pour un chef d'oeuvre.
Pourtant le réalisateur s'efforce de nous dire, dès le début du film, qu'il va nous refaire le coup de District 9, qu'il a compris les erreurs faites avec Elysium avec une intro façon reportage TV nous expliquant l'apparition d'une force policière robotisée. On se dit "ok ça marche".
Et finalement le film capote complètement tant il n'a rien à dire, hormis quelques intrigues simplistes et des enjeux inintéressants.
Chappie n'a pas vraiment de chance : son créateur lui donne une conscience dans un corps qui n'a que 5 jours d'autonomie (low battery) et se retrouve dans une famille de débiles insupportables qui veulent l'élever pour faire un braquage afin que ces derniers remboursent un punk tatoué et musclé qui braille tout le temps.

Franchement le duo de Die Antwoord ruine le film, dans un jeu catastrophique et cliché à l'extrême. Non mais des fois il vaut mieux rester dans ce qu'on sait faire.
Dev Patel, le créateur, se demande bien ce qu'il fait là. Effacé, il n'est pas vraiment à sa place dans le rôle.
Sigourney fait de la figuration et Hugh Jackman et bien il s'amuse certes, mais n'importe qui aurait pu prendre sa place.

Et c'est donc bien le personnage de Chappie qui arrive à faire oublier tout ce casting. Mais hélas noyé dans un environnement fade, dans un monde où n'existent que des gangsters punk et des policiers. La population est invisible dans ce film. Difficile dès lors d'ancrer le film dans un thème social ou identitaire.

Le film plonge alors dans un puits abyssal de dialogues affligeants, d'humour lourdingue et peine à effleurer le sujet qu'il voulait traiter. Visuellement c'est honnête et on reconnait la touche de Blomkamp. Les scènes d'action ne relèvent pas vraiment le film, même si elles sont réussies et lisibles. Elles sont d'ailleurs peu nombreuses et manque de cette violence brute qu'on retrouvait dans D9 ou Elysium. On se retrouve donc face à un traitement plus conventionnel, du déjà vu maintes fois.

Et c'est sur les dernières minutes du film qu'on se demande si le thème principal n'aurait pu du être le transfert de conscience plutôt que le développement de l'IA.
noarr
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le 6 mars 2015

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