On pourrait croire que vu la note, on passe un mauvais moment devant ce film. Alors que pas du tout, celui-ci se laisse regarder agréablement. Surtout la partie road trip, véritable film promotionnel pour le sud des États-Unis. Parce qu'on est évidemment loin de la critique sociale, on navigue dans le film à la façon touriste expérientiel : gastronomie et musique populaire. On effleure la surface de tous les sujets. Aucun enjeu réel n'est soulevé à part peut-être ce qui concerne la paternité, même si là encore on devine les revirements assez facilement. Le mec s'intéresse peu à son fils, qui a pourtant l'air intelligent, à part quand celui-ci est prêt à souffrir pour soutenir le rêve périmé de son père.


Car, dans Chef, le héros est un gros con. C'est un connard égoïste imbu de sa personne qui ne supporte aucune remise en question de son point de vue jusqu'au point d'en perdre son job. Et quand celui-ci arrive au fond du trou, que lui arrive-t'il ? Et bien tous les autres personnages unidimensionnels lui disent qu'il a trop raison, que c'est un artiste et qu'il faut qu'il poursuive son rêve. C'est assez stupide qu'un personnage aussi demeuré aie besoin de l'avis de ses suiveurs (dans le sens moderne du terme également) pour prendre une décision. Avec l'argent ou en tout cas les personnages avec de l'argent jouant un rôle de Deus Ex-Machina à chaque fois que le film veut faire une ellipse (c'est à dire toutes les 5 minutes). La résolution de l'intrigue principale est plié en 3 minutes. L'épilogue est d'ailleurs une plaie.


Le mec redevient chef étoilé après avoir vendu trois sandwichs gras, il finit avec sa trophy wife, son fils clone et réconcilié avec son nemesis qui est le 12ème personnage qui lui offre de l'argent sans conditions.


Finalement la vie c'est ça, quand tout le monde autour de toi se donne un mal fou pour te rendre heureux et que tu en profite sans leur renvoyer rien en retour. C'est quand même difficile d'être un génie.


Mais bon c'est vrai que ça donne très faim. Jon Favreau caste tous ces copains, des jolies actrices pour jouer les potiches et il filme la bouffe comme on devrait le faire à chaque fois. Alors c'est peut-être un connard mais il fait super bien à manger.

MrShuffle
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le 14 août 2015

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MrShuffle

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