L'un des films les plus surestimés de l'histoire du cinéma

Même si Citizen Kane bénéficie d'une réalisation technique irréprochable et novatrice pour l'époque, de décors surprenants (notamment la demeure Xanadu) et d'acteurs des plus talentueux, le manque flagrant de rythme vient hélas plomber une bonne partie de l'histoire.

Ainsi, la première partie du film est assez ennuyeuse car la présentation de la vie du héros prend trop de temps et se perd dans des détails inutiles voire assommants. De plus, l'introduction du film, qui est présentée à la façon d'un documentaire, aurait aussi gagné à être plus courte et surtout moins tapageuse (car nous ne sommes absolument pas pris d'affection pour le personnage de Kane, que l'on nous présente comme un riche prétentieux qui est obsédé par la reconnaissance sociale).

Heureusement que la seconde partie vient relancer l'intérêt du spectateur, en faisant tomber en disgrâce le héros éponyme et en le rendant, d'une certaine façon, plus humain. Dès ce moment-là, le genre indéterminé du film ne nage plus entre deux eaux et devient un authentique drame sur la déchéance d'une homme. Les dernières scènes du film nous offrent alors un Orson Welles des plus habités qui crève l'écran.

C'est dommage qu'il faille attendre la deuxième partie de Citizen Kane pour vraiment entrer dans le film, car malgré ses qualités indéniables, il est loin d'être "le plus grand film de l'histoire du cinéma" comme beaucoup se plaisent à le prétendre. On a vu bien mieux depuis, et puis il faut aussi reconnaître que le film a assez mal vieilli dans l'ensemble. Aujourd'hui, ce film vaut surtout le coup pour la morale qu'il dégage, à savoir : ne pas laisser le succès vous monter à la tête, au risque de perdre vos valeurs et les gens que vous aimez.

Citizen Kane, ou l'ascension et le déclin d'un homme qui aura marqué les esprits lors de sa sortie, mais qui a perdu beaucoup de sa force et de son impact pour les spectateurs de notre époque.