Une compagnie de danse perfectionne ses chorégraphies lors de sa dernière répétition avant une tournée mondiale. Pour marquer le coup, une soirée festive est organisée pour les danseurs. La sangria y est trop bonne pour être innocente.
Dans Climax, Gaspar Noé reproduit tous ses tics caractéristiques de son cinéma. Il y a la structure du film en « trip » qui lui est chère : d’abord l’extase puis la chute et enfin le réveil, sa fascination pour la naissance et la mort, son affinité pour les drogues et les états de consciences altérés et enfin son questionnement du sens de l’existence. On est donc en terrain très (trop?) connu pour qui est familier de l'univers de ce réalisateur
Néanmoins, ce film comporte deux éléments nouveaux qui revigorent le cinéma de Noé : la danse et l’unité de lieu et de temps. Sa réalisation s’adapte particulièrement bien à ce concept de happening filmé grâce à sa caméra virtuose faisant fi de la gravité et se baladant auprès d’une vingtaine de personnages éclatés dans un décor géant. Les danseurs offrent également au réalisateur une opportunité pour jouer avec le corps. Il parvient parfaitement à en faire des pantins plus ou moins articulés en fonction de leur état de conscience. Les chorégraphies sont également vertigineuses et Noé les filme admirablement bien. Ainsi, le premier acte est une fulgurance à couper le souffle où ces danseurs réalisent des merveilles avec leurs corps, parfaitement captées par la caméra lors d’un long plan séquence. Le deuxième acte se présente sous la forme d’un whodunit amusant sur le papier, mais trop long et programmatique pour maintenir suffisamment d’intérêt jusqu’à un troisième acte sous forme d’un drôle de clin d’œil au Zombie de George Romero.
Comme toujours chez Gaspar Noé, ses films sont parsemés de magnifiques fulgurances qui ne suffisent pas forcément à maintenir l’intérêt pendant tout le film. Ce dernier film ne déroge pas à la règle mais rappelle combien ce réalisateur est important par son audace et ses expérimentations. Le film a d’ailleurs reçu le prix « Art Cinema Award» de la Quinzaine.