Claude François faisant partie du triptyque de ces chanteurs français que je vomis, aux côtés de Johnny Hallyday et Michel Sardou, la perspective d'aller voir un biopic qui lui est dédié faisait naître en moi l'épidermique réaction du : "On my dead body !". D'autant que l'engin dure près de 2h30 et que Ruquier en avait dit le plus grand bien, ce qui est quasi systématiquement annonciateur du pire. Mais grisé par l'air rochelais et surtout par le vin que je venais de siffler à l'occasion de la découverte d'une nouvelle table, et intrigué aussi par ce bout de reportage que j'avais vu la nuit précédente à la TV dans lequel Didier Wampas et Arthur H. louaient les talents du blondinet, j'ai finalement fait la démarche. Et contre toute attente, je ne l'ai pas regretté.


Pour les mauvais points, les acteurs ne m'ont pas convaincu (Rénier en Cloclo : ressemblant, c'est tout ; Magimel en Léderman : grosse erreur !) et Florent-Emilio Siri, dont j'aime Nid de guêpes et Otage, signe une réalisation académique dont ne s'échappent que deux-trois plans séquences virtuoses mais sans âme que j'ai regardés pour leur technique, cherchant et trouvant les trucs et les coupes, comme celle du plan séquence d'ouverture de Snake Eyes.


Pour les bons points, je ne peux pas dire m'être vraiment ennuyé, les actrices sont toutes excellentes, certaines scènes sont touchantes (en premier lieu celle où Claude François écoute la reprise que Sinatra fait de son "Comme d'habitude") et le film dresse un portrait à charge (fidèle, puisque co-produit et validé par ses propres fils) de Claude François qui me l'aura rendu plus antipathique qu'il me l'était déjà mais aussi plus sympathique.


Antipathique car j'ai découvert que le bonhomme était un enfoiré de première, jaloux, colérique, violent, mégalo, capable de traiter les femmes comme de la merde (il faut voir comment il plaque France Gall), carriériste, etc - et quand on n'aime pas un chanteur, c'est toujours bon d'apprendre quel être détestable il est aussi dans la vraie vie. :p


Sympathique car j'ai aussi découvert son côté baiseur : j'ai ainsi appris qu'il avait fondé un magazine de charme qui lui permettait de se taper des mannequins qu'il photographiait lui-même et qu'il avait pour habitude de se faire envoyer des groupies mineures en loge après ses concerts*. Une vraie rock star à la Robert Plant quoi ! ^^

AlexandreAgnes
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le 10 juin 2016

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Alex

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