Les aventures de divers personnages,à diverses époques et en divers endroits de la planète,joués par les mêmes acteurs,et qui ont pour point commun d'être victimes de persécutions injustes en raison de leurs différences.Depuis que les Wachowski sont devenus trans,ils se sentent obligés de gaver leur monde avec les jérémiades de la pensée unique,ce qui n'a rien d'original puisque ce discours est médiatiquement omniprésent.C'est donc reparti pour une bonne grosse rasade de moralisme crétin et de bons sentiments violemment assénés.Ca commence comme d'habitude avec le racisme,mais les "réalisatrices" retardent de quelques guerres et envoient le vieux cliché usé des méchants blancs martyrisant les gentils noirs.Andy et Larry en sont d'ailleurs plus ou moins conscients,vu qu'ils sont contraints de remonter à la période de l'esclavage pour étayer leur propos.Car oui,le racisme existe,et existera tant que l'humanité existera en tant que telle,mais cette forme de ségrégation est devenue résiduelle et le racisme a évolué pour revêtir d'autres formes.Il est du reste une des choses les mieux partagées au monde.Sinon,on a aussi la propagande massive pour l'abolition de toutes les frontières,qu'elles soient étatiques,morales ou sexuelles,et donc pour l'avènement de l'Homme Nouveau que les post-modernes appellent de leurs voeux.Autre escroquerie politiquement correcte,la soumission aveugle à la toute-puissante technologie,censée remplacer les religions.Et naturellement,ceux qui osent résister à ce déferlement de fascisme soft sont des arriérés mal intentionnés.Dans le film,c'est carrément le diable qui murmure à leur oreille,pas question pour les auteurs d'y aller avec le dos de la cuiller!Pourtant,les Wachos ne nous servent rien d'autre qu'une nouvelle croyance,enrobant leur histoire de théories New Age dépassées depuis les années 70 et la mode hippie.Revoici le Grand Tout,la réincarnation et l'interconnection des êtres à travers le Temps.Ce fatras ésotérique est relevé d'une louche de critique sociale elle aussi datée,avec l'allégorie des riches pompant l'énergie vitale des masses laborieuses.C'est assez juste mais "Soleil vert" est déjà passé par là,et c'était quand même en 73.Le chef-d'oeuvre de Fleischer est d'ailleurs cité dans "Cloud Atlas"."Pourquoi répétons-nous toujours les mêmes erreurs?",se lamente un des personnages.C'est vrai,ça,et pourquoi refait-on toujours les mêmes films à la con?Il faut cependant reconnaître que le film est très beau visuellement.L'image est magnifique,les décors variés et étonnants,et les deux castrats filment avec un talent sûr.Les acteurs,paumés dans ce foutoir,ont l'air de gros débiles,notamment Halle Berry,qu'on giflerait volontiers afin d'effacer son sourire figé de madone en extase,et Tom Hanks,dont l'éternel air abruti est la marque de fabrique.