Coco avant Chanel présente le grand intérêt de réinsérer une figure aujourd’hui icône de la mode dans son contexte social, ce qui conduit à un double résultat : assister à la naissance d’un prodige et se projeter dans l’accessibilité d’une figure qui ne doit son ascension qu’à son génie. Les aléas d’un destin d’exception sont bien mis en scène malgré une tendance à appesantir un segment médian, faisant perdre un peu de sa grâce et de son charme à un film raffiné et emporté par la délicate composition musicale d’Alexandre Desplat. Un vent de fraîcheur dans le paysage audiovisuel français qui, s’il ne marquera pas forcément la mémoire du spectateur, laisse vibrer les étoffes au contact de l’artiste.