Coffee and Cigarettes par Gaylord G
Tour d’horizon des Etats-Unis à travers différents cafés, ce film nous montre d’une manière simple quelques instants capturés au coin d’une table. On change alors sans cesse de lieu pour y trouver une nouvelle discussion, de nouveaux personnages mais toujours la même ambiance.
A travers une dizaine de séquence distinctes, Jim Jarmusch tente donc de transcrire cette ambiance si particulière. Il nous montre alors de nombreux personnages, chacun ayant sa personnalité. Cependant, rare sont les moments où l’étincelle prend, où l’histoire semble véridique ou personnelle. Histoires sans intérêts, bons nombres de séquences n’ont réellement rien à dire, mise à part de nous répéter la nocivité de la cigarette. On cherche alors l’intérêt dans tout cela. A quoi bon regarder ces gens ne rien dire, à quoi bon répéter éternellement le principe qui fait certes son effet la première fois, mais qui devient très vite répétitif et barbant. Jarmusch a-t’il voulu montrer l’alliénation du fumeur et la nervosité du café-addict ? Si tel est son but, à quoi resservir 15 fois la même tirade ? D’une part l’action est confiné dans des cafés sans âmes, d’autres part les discussions sont vides de sens et d’intérêt; que reste t’il alors si ce n’est le plaisir de l’observation passive et vide d’apprentissage. Coffee & Cigarette reste donc un témoignage branlant, mort et triste traduisant sans réelle conviction ces multiples mais identiques situations.
Jarmusch ne s’est pas foulé au niveau de la réalisation: chaque séquence étant composé d’un plan américain, d’un champs-contre champs et d’une vue en plongée sur la table montrant du café et des cigarettes… Ouhaaaa, quel talent… Les dialogues sont eux aussi creux et déprimant, à l’image de la tripoté d’acteurs qui les jouent, sans réel conviction.
2,3 séquences sortent heureusement du lot de la médiocrité et viennent alors pimenter le tout et nous réveiller par la même occasion. Mais au final, c’est bien insuffisant pour faire de ce Coffee & Cigarettes un film à voir. A vous donc de choisir, si vous aimez trainer dans les bars pour observer sans rien retenir, pour discuter de rien mis à part du fait que vous n’avez rien à raconter alors ce film est fait pour vous ! Pour les autres, passez votre chemin et économisez 1h30 de votre temps.