Cinq ans après l'échec du western crépusculaire "L'assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford" Andrew Dominik retrouve Brad Pitt pour un film bien différent, où le cynisme prend place pour dénoncer le monde de l'argent, message à peine subliminal pour se soulager de l'échec non mérité de son précédent film. On suit donc une multitude de personnages dans un polar sombre mais non dénué d'humour (noir). Le milieu envoie des tueurs à gage pour descendre deux pieds nickelés braqueurs de tripots clandestins et leur commanditaire. Sous couvert d'une trame assez classique le réalisateur signe un film beaucoup plus profond qu'on pourrait le croire. Tandis que l'argent est au centre des négociations entre truands, pendant que les contrats soient effectués on entend quasi non-stop les discours de Obama pendant sa semaine d'élection... Voilà le vrai point fort du film, faire un parallèle étonannt et percutant entre ce qui se passe dans les bas-fonds mafieux et le discours économique du futur président des Etats-Unis. Les mots d'auteur sortent de la bouche de Cogan comme celui d'un capitaliste fataliste mais qui ne peut se passer d'un système financier corrompu ; il est intéressant de voir la correspondance des scènes avec les discours télévisés, des coïncidences qui n'en sont pas. Le plus gros défaut reste que c'est quand même très bavard, en fait les personnages n'arrêtent pas le blabla, parfois le fond est prenant mais ajouté au discours continues de Obama c'est parfois trop. Mais ça reste un très bon film, Un polar politico-philosophique violent et ironique particulièrement intelligent.
Selenie
8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Les meilleurs films avec Brad Pitt

Créée

le 5 déc. 2012

Critique lue 314 fois

3 j'aime

1 commentaire

Selenie

Écrit par

Critique lue 314 fois

3
1

D'autres avis sur Cogan : Killing Them Softly

Cogan : Killing Them Softly
RobertJohnson
7

Les Hommes d'affaires des 80's avaient rendu le Super Vilain Mégalomane de cinéma obsolète...

..., Le liberalisme économique du 21e siècle a eu la peau du Gangster. Non mais qu'est-ce que vous avez tous à chier sur ce film? L'image misérabiliste et crépusculaire qu'il donne des gangsters...

le 9 déc. 2012

45 j'aime

2

Cogan : Killing Them Softly
guyness
7

Street fighting man

Rain dogs Non, parce que vous comprenez, maintenant, un film, faut qu’il soit parfait : ni creux (je ne reviens pas sur la critique de Killer Joe d’un éclaireur apprécié qui me fait encore...

le 4 mars 2013

34 j'aime

17

Cogan : Killing Them Softly
Dalecooper
8

Lent. Bavard. Superbe!!

A contre-courant des modes et des attentes, le polar d'Andrew Dominik a été fraîchement accueillie. Pas facile à appréhender, lent, bavard, peuplé par des personnages antipathiques, idiots,...

le 23 févr. 2013

27 j'aime

Du même critique

En attendant Bojangles
Selenie
8

Critique de En attendant Bojangles par Selenie

Le film débute comme une fantaisie absurde et burlesque, une comédie romantique un peu folle sous couvert de totale liberté et de passion. Le début du film est une vraie bulle de champagne, une...

le 6 janv. 2022

27 j'aime

2

Paperboy
Selenie
7

Critique de Paperboy par Selenie

Adapté d'un roman de Pete Dexter lui-même tiré d'un fait divers de 1960, un casting de rêve et un réalisateur talentueux qui cherche à confirmer après le remarqué "Precious". Etant afro-américain le...

le 19 oct. 2012

27 j'aime

Barbaque
Selenie
8

Critique de Barbaque par Selenie

D'abord on remarque que Eboué tue des vegans mais tape tous les côtés, voir même il vise surtout les arnaqueurs de la mauvaise viande, du produit bas de gamme symbolisé par le "meilleur ami" qui se...

le 28 oct. 2021

25 j'aime