Brad Pitt est un homme fidèle. Après The Assassination of Jesse James by the coward Robert Ford, il reste avec le metteur en scène Andrew Dominik pour son nouveau projet, un thriller métaphorique politique.
Dans son plus pur style, Andrew Dominik prend son temps pour raconter son histoire, qui a un rythme d’une lenteur presque rédhibitoire sur certaines séquences. En effet, le film a un ventre mou, où apparaît un James Gandolfini qui ne sert strictement à rien si ce n’est d’appuyer un propos déjà assené avec une massue sur la tronche des spectateurs (et inscrit sur l’affiche américaine) : aux USA, vous êtes seuls. L’acmé de ce message se situe dans la scène finale où il semble écrit en gros néons au-dessus des immenses Brad Pitt et Richard Jenkins (vraiment génial, encore une fois). Tout ceci est bien dommage, tant le talent d’Andrew Dominik, sacré poseur et prétentieux quand même (en témoigne son ouverture, qui trempe dans l’auteurisant le plus abject), transpire à travers certaines séquences, comme celle de l’attaque sur le cercle de poker de Ray Liotta, parfait en gangster vulnérable. Mais la véritable révélation (si c’en est encore une, après Argo), c’est Scoot McNairy en loser attachant.
Tous ces éléments font de Killing them Softly un futur film important pour les USA de la décennie 2010, mais pas forcément le film le plus subtil de cette décennie. Vraiment dommage.
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