Autant la France, patrie de l'effervescence artistique pendant la période des Lumières, peut réaliser des films populaires d'une grande qualité cinématographique tels que récemment « Un peu, beaucoup, aveuglément » ou « Un dîner de cons », autant elle peut être, malgré elle, la mère de films lourds et inintéressants. C'est le cas du long-métrage de Camille Cottin, « Connasse, princesse des coeurs ». Rien que le titre pourrait en éloigner plus d'un, mais passons. Au-delà de ces quelques détails, le film. Mais peut-on utiliser le terme « film » ici ? Il s'agît en effet d'une suite de sketchs assemblés, façonnés, qui forment à la fin une histoire plus ou moins efficace… Ce long-métrage est avant tout la finitude de Camille Cottin, déjà connue pour sa série télévisée « Connasse » et ses caméras cachées.
Ici, c'est l'intégralité du film qui est en caméras cachées. Tout est donc censé être réel, naturel. Mais Cottin ne suit pas cette règle. Avec l'aide de ses prises de vues camouflées, elle dévoile son histoire avec le Prince Harry.



Jonglant entre réalité et fiction, elle se perd et rend le film détestable tant par sa lourdeur que par son irrespect total vis-à-vis des nations.



Et pourtant, le concept était bien pensé : montrer le chemin que le personnage – si on peut parler de personnage – prend pour atteindre son rêve, à savoir entrer dans la vie du Prince Harry de Galles, membre de la famille royale britannique. Le concept aurait pu être bien, mais sous forme d'une fiction, et non d'un film aux allures de réalisme, faussé par un parti pris fictionnel. Bien que le début puisse être intéressant par l'ingéniosité du procédé, force est de constater que le long-métrage en devient lassant, lourd et parfois insupportable. Ce film marque une vulgarisation détestable de la France mais aussi du Royaume-Uni, et l'humour tombe rapidement dans des lourdeurs sans fin. Il est important de noter la longueur excessive du film, qui, en outre, utilise du début à la fin, le même procédé filmique. 
Malgré quelques moments qui peuvent donner le sourire, comme la discussion avec les deux dames âgées lors du match du Prince Harry, malgré des plans magnifiques du Château de Versailles et de l'Angleterre, ce film n'est pas d'un grand intérêt car il s'agît d'un film purement distrayant – et encore – qui n'apporte rien, et qui, au contraire, cumule les lourdeurs et les vulgarités de toutes sortes. Alors certes, ce film a son public, mais le but est de s'ouvrir ; or ici ce n'est pas le cas. Cottin aurait dû réfléchir, et se contenter de sa série. Trop de prétention peut-être ?
Ombre-noire
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le 29 mai 2015

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