Red dead - CRIMSON PEAK

Guillermo Del Toro revient à ce qui a fait sa réputation avec une oeuvre plus intime, plus humaine et plus mystérieuse. C'est avec une introduction remarquable que le metteur en scène distille dans une ambiance presque enivrante les éléments d'un mystère dans un premier temps captivant puis finalement vain.

Il y a bien une chose qui absorbe, c'est cet incroyable cachet visuel, cette atmosphère gothique hypnotique que Del Toro travaille avec tout le génie de l'imagerie qu'on lui connaît. C'est beau, c'est fort, mais cela ne suffit pas car l'histoire ne suit pas. Ce manque cruel de contenu se révèle sur le tard une fois les révélations importantes dévoilées. C'est un sentiment de frustration qui domine au milieu de cette esthétique où chaque plan est travaillé.

Le metteur de scène des incontournables L'échine du diable et Le labyrinthe de Pan semble étrangement s'économiser et use de facilités qu'on ne lui connaissait pas avant sa carrière américaine. Sa distribution est là pour nous rappeler que l'illusion du divertissement est toujours présente. En compagnie d'un Tom Hiddleston remarquable, une Jessica Chastain transformée et une Mia Wasikowska envoûtante émouvante, on passe malgré tout un bon moment de cinéma.

C'est entre deux mondes que Crimson Peak se situe. Aucune des thématiques n'est assez forte pour porter une narration limitée hésitant entre romance gothique et histoire de fantôme. Si Guillermo Del Toro échoue à raconter avec les mots, la force des images et de l'interprétation des acteurs en font un spectacle honorable.