Cursus Fatal
5.3
Cursus Fatal

Film de Dan Rosen (1998)

Quand j'avais 15ans , Dead Man's Curve était un de mes films préférés. C'était un teen movie différent des autres vus à la télé: c'était noir (et comme tout ado avec trois poils sur chaque couille et un appareil dentaire, c'est bien connu, ce qui touche à Robert Smith est sacré) c'était pas pipi caca, ça semblait être écrit avec intelligence, et la bande son était parsemée de groupes de rock moins populaire en europe; puis y avait Michael Vartan, cousin de David Halliday (mais ça je l'ignorais à l'époque et heureusement je pense), qui avait eu un petit rôle sympa dans Friends, la délicieuse Keri Russel (aucun lien avec Kurt mais une plastique irréprochable) qui eut le temps de m'émouvoir le temps d'une fellation manigancée et Matthew Lillard, méchant de Scream, avec son recoiffage de sourcils.En le revoyant aujourd'hui je regrettais de ne pas être vierge de l'histoire; j'aurais voulu savoir si j'aurais pu comprendre, du haut de mes 26 ans, l'entourloupe de ce groupe d'amis (je n'y avais vu que du feu entre mes gros boutons). Il ne me restait donc plus, en revoyant ce film 10 ans plus tard, qu'à me concentrer sur les détails qui font que le récit semble bien construit ou non.

Et bien soyons clair: si les personnages semblent toujours (ou presque) cacher un secret terrible (le fait qu'ils roulent chacun quelqu'un d'autre), ce récit bourré de faux semblants paraît totalement improbable. Comment imaginer de tels scénarii juste pour faire croire à des suicides? Comment les cervaux véritablement géniaux des héros de ce film ont ils pu anticiper, calculer à ce point chaque mouvement, chaque décision les uns des autres. Ce n'est tout simplement pas possible.

Et pourtant, ça reste fun. Peut être suis je sous l'influence de la douce nostalgie, c'est possible. Mais je pense que j'ai juste passé un bon moment indépendemment de ma premiere vision. Pourquoi? Grâce à ces personnages vraiment méchants et cools. Chacun de ces ado excelle dans son jeu du pire gosse de riche au monde. Même Chucky passe pour une mauviette à côté de ces terreurs du campus (la comparaison paraîtra saugrenue puisque Chucky est une poupée, je sais)! Puis la façon dont c'est filmé: le réal ne lésine pas sur des plans cools sans pour autant trop en foutre plein les yeux; il reste sobre dans la position de la caméra, mais compose des plans qui mettent en valeur le jeu des acteurs. Et cette coolitude vient donc plus du jeu d'acteur que de la caméra (qui sert d'amplificateur). Les flics aussi, stupides et illogiques en soi (ils n'ont aucune preuves, juste quelques témoignages ambigus mais ils sont sûrs de qui est l'assassin) sont assez trucculents; c'est ridicule mais en même temps c'est cool.

Il en résulte donc un film cool (ha ce terme en rebutera plus d'un, comme ce film, certainement) qui ne plaira peut être pas à l'homme sensé, mais moi il m'a plu. il m'a plu parceque c'est fou, c'est con, c'est faussement intelligent, c'est ridicule, c'est marrant, c'est fun, et le tout est assumé. Puis c'est avec joie que je redécouvre la musique de générique dont j'étais si fan: à l'époque je ne savais pas utiliser internet et je relançais donc le générique sur VHS pour pouvoir le réécouter ! Ha la bonne époque. Bref, à voir pour les plus téméraires.
Fatpooper
7
Écrit par

Créée

le 19 mars 2012

Critique lue 1.2K fois

9 j'aime

8 commentaires

Fatpooper

Écrit par

Critique lue 1.2K fois

9
8

D'autres avis sur Cursus Fatal

Cursus Fatal
JanosValuska
4

Voyage au bout des twists.

Revoir un film qu’on aimait étant adolescent, énième chapitre. Cursus fatal est toutefois loin d’être celui en qui je plaçais de grands espoirs : C’était l’un de ces produits post-Scream, tellement...

le 22 févr. 2023

1 j'aime

Cursus Fatal
Shawn777
4

Petits meurtres entre amis

Ce thriller typique des années 90, notamment avec la génération post "Scream", réalisé par Dan Rosen et sorti en 1998, n'est franchement pas terrible. Je ne m'attendais certes pas à un chef-d’œuvre...

le 22 août 2020

1 j'aime

Cursus Fatal
cherycok
4

Suicide Fac

Cursus Fatal fait partie de ces films devant lesquels je suis plusieurs fois passé devant lors de mes virées en mobylette (oui, je suis vieux) pour faire la tournée des vidéoclubs (puisque je vous...

le 11 avr. 2024

Du même critique

Les 8 Salopards
Fatpooper
5

Django in White Hell

Quand je me lance dans un film de plus de 2h20 sans compter le générique de fin, je crains de subir le syndrome de Stockholm cinématographique. En effet, lorsqu'un réalisateur retient en otage son...

le 3 janv. 2016

121 j'aime

35

Strip-Tease
Fatpooper
10

Parfois je ris, mais j'ai envie de pleurer

Quand j'étais gosse, je me souviens que je tombais souvent sur l'émission. Enfin au moins une fois par semaine. Sauf que j'étais p'tit et je m'imaginais une série de docu chiants et misérabilistes...

le 22 févr. 2014

115 j'aime

45

Taxi Driver
Fatpooper
5

Critique de Taxi Driver par Fatpooper

La première fois que j'ai vu ce film, j'avais 17ans et je n'avais pas accroché. C'était trop lent et surtout j'étais déçu que le mowhak de Travis n'apparaisse que 10 mn avant la fin. J'avoue...

le 16 janv. 2011

103 j'aime

55