À la fin, çà Manque un peu de Couilles

Malgré le très mauvais jeu de mot, j'ai beaucoup aimé ce film, et pourtant, çà partait très mal avec de beaux paysages nordiques filmés en hauteur, qui semblent sans lien avec l'intrigue. Finalement, même cette introduction réussit le pari de mettre dans l'ambiance d'entrée, avec des paysages qui seront repris sur tout les tableaux du peintre, sorte de fil conducteur en filigrane sur lequel le film se terminera.


La prestation des deux héros :
Extraordinaire de justesse. Vraiment rien à redire, et c'est rare. Alors que j'y voyait un rôle calibré pour les oscars, qui ne consolent pas toutes les attentes qu'on a mis en eux (Dans "une merveilleuse histoire du temps" pas exemple), Eddie Redmayne réussit l'exploit de ne jamais en faire trop, d'être terriblement juste. Son regard laisse transparaître tout ce qui bouillonne en son personnage, attire l'empathie de tout le public. Ses poses sont belles et illustrées, et sa transformation physique est crédible. Pour autant, c'est Alicia Vikander qui a le beau rôle. Déjà, parce qu'on la voit entièrement nue (OMG), mais aussi parce qu'elle colle vraiment à un personnage très bien écrit. Elle accompagne son mari dans sa recherche psychique, mais on ressent tout du long son questionnement muet, ses doutes, sa remise en question personnelle. Véritable personnage central du film pour moi, elle réussit à voler la vedette à son compagnon. Son visage est si expressif, c'est incroyable.


Les acteurs secondaires :
Que des pointures, quand même, on sent le projet colossal. Ben Whishaw en Homosexuel pervers, Amber Heard en ... Amber Heard, Matthias Schoenaerts en marchand d'art stylisé et Sebastian Koch. La totale, quoi.


La musique et les décors:
Si elle souligne peut être un peu trop certaines scènes, la BO est bonne, sans plus. Elle nous permet de plonger dans l'univers de l'époque, ce qui est de toute façon déjà réussi par la justesse des décors, que ce soit à Copenhague ou à Paris. On se sent déplacé dans l'espace et le temps, c'est vraiment réussi. Coté photographie, c'est une merveille de délicatesse, à mesure qu'on suit la transformation d'Einar en Lily.


Si je peux me permettre un léger bémol, je suis déçu de l'usage des acteurs secondaires, qui sont voués malgré leur talent à se contenter de maigres apparitions. Enfin, le tout manque légèrement d'une flamme, d'un petit quelque chose qui rendrait la fin épique là où je n'y ai vu qu'un soulagement. Le scénario est très bien écrit car il laisse la place aux personnages de s'exprimer, bien qu'il y ait quelques accrocs au début. Nous n'échapperons pas non plus au final sur fond noir qui explique ce qu'il s'est passé ensuite pour les personnages, classique dans les biopics, mais tellement redondant...


Finalement, "The Danish Girl" est une vraie réussite, qui aborde de nombreux sujets éthiques et scientifiques tout en se gardant de juger, laissant le spectateur maitre de ses émotions. De toute façon, au delà du sujet, le film est à voir pour tous les amoureux de prestations abouties.

Jb_tolsa
7
Écrit par

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le 17 mars 2016

Critique lue 255 fois

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Jb_tolsa

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