En version longue de 2 H 15, Daredevil est un film correct de superhéros qui possède des défauts mais aussi de réelles qualités ( et oui...).
Malheureusement, les studios massacreront le film en réduisant sa durée et les éléments intéressants et subversifs apportés au personnage de daredevil et à l'histoire.
Le film en version longue n'est pas impressionnant mais il se laisse regarder mais ce film est un exemple parfait qui montre que le montage peut etre une véritable plaie pour les réalisateurs.
Daredevil a des défauts inhérents au genre de superhéros, ce sont les défauts classiques au genre du film.
La psychologie des personnages n'est pas bonne du tout.
On est loin des Spiderman réalisé par Sam Raimi dont les films et leurs réflexions étaient portées par les choix de vie des personnages, il y avait une recherche personnelle du héros qui cherche à se trouver en dehors de son costume.
Ici, les personnages sont assez superficiels. Colin Farell joue très mal, il faut le signaler, les scènes d'actions sont assez brouillonnes et ratées.
La BO est très décevante, les morceaux d'Evanecence, ca ne marche pas.
Le film traine un peu en longueur aussi.
Mais malgré ses défauts, il y a des idées vraiment intéressantes dans la version longue.
Le personnage de daredevil est intéressant, les intuitions qu'il perçoit en étant aveugles sont bien retranscrites.
Il y a une vraie question sur la foi traitée dans la version director's cut, on voit le héros qui remet en doute la religion comme remède à la société qui nous entoure.
"Tout ce que j'avais m'a été enlevé. Et je devrais demander de la miséricorde ? Je ne demande aucune pitié, c'est à moi qu'on la demande !".
En ce qui concerne la religion, un passage sympa a été coupé : un flic demande à un autre flic si on peut défoncer la porte d'une église comme n'importe quel porte, l'autre flic lui dit de sortir le bélier. Une vraie ironie et une petite impertinence entre le rapport de deux instances qui garantisse l'autorité : une spirituelle ( l'Eglise) et l'autre matérielle ( la police, l'Etat) en montrant que l'autorité matérielle prend le pas sur l'autorité spirituelle.
L'autre aspect très intéressant approfondi dans cette version longue est le rapport du personnage avec la justice. Une intrigue avec un personnage innocent a été rajoutée et on voit que le personnage principal a deux facettes ( avocat le jour, superhéros la nuit) mais que ces deux facettes suivent le meme objectif : rétablir la justice sociale.
Le personnage principal occupe cette fonction la nuit car la justice sociale est imparfaite par notre société et nos conventions sociales. Une vraie sous-intrigue a été coupée au montage alors qu'elle nous permet de suivre le métier du héros et d'apprécier davantage le rapport entre les 2 personnages principaux.
Enfin, il y a comme beaucoup de films de superhéros un combat de luttes de classes entre le riche qui exécute tout ce qui n'obeisse pas à ses ordres, il le dit dans le film ce n'est pas pour les personnes en elles memes mais parce que le business c'est le business.
Comme souvent, il y a une critique du haut patronnat à travers le méchant du film.
Pour finir, encore une citation rajoutée par la version directors cut ( décidément) :
"La violence ne fait pas de distinctions. Elle frappe tout le monde, les riches et les pauvres, les malades et les bien-portants, aussi froide et pénétrante que le vent d'hiver qui souffle de l'Hudson. Elle vous transit jusqu'aux os, et vous grelotant sans espoir de reconfort... On dit que le coupable ne connaît pas le repos. Mais l'innocent le connaît-il ? Le combat du Bien contre le Mal ne cesse jamais, car le Mal survit toujours. Par la méchanceté des Hommes"
Daredevil au final est un film certes maladroit et balourd mais pas inintéressant en version longue.
J'hésitai entre un 5 et un 6 mais le 6 l'importe au final vu la réputation désatreuse du long-métrage.
En version cinéma, il mérite 2 points en moins ( soit entre 3 et 4).
Pour ce que ca intéresse plus l'analyse du director's cut point par point : http://cineredemption.canalblog.com/archives/2011/04/29/20988158.html