Deuxième roman de l'auteure américaine Gillian Flynn, précédant tout juste son best seller "Gone Girl" recemment mis en image par David Fincher, on pouvait en conséquence avoir des attentes assez élevées au regard du succès de son grand frère.
Là où Gone Girl dépeignait une amérique Bourgeoise en plein milieu du Missouri, Dark Places nous entraîne dans l'amérique profonde kansane des fermiers et des plus démunis. Point de critique sociale trop poussée cependant, tout cela ne sert qu'à placer le cadre d'un monde triste et pauvre où on nous présente Libbie Day, incarnée par l'égérie de Dior Charlize Theron, une femme approchant la quarantaine et ayant été marquée par le meurtre de toute sa famille 28 ans plus tôt. Ayant dénoncé son frère comme étant le responsable de ces crimes, elle vit seule jusqu'à ce qu'un jeune homme assez anecdotique (Nicholas Hoult) vienne la solliciter afin de lui prouver que son frère a été victime d'une erreur judiciaire.
Le matériel de départ est là, et les plus mauvaises langues commenceront déjà à siffler que le pitch de base est pas particulièrement excitant. Et on ne leur donnera pas tort car c'est déjà à la limite du standard hollywodien en matière de thriller policier, et c'est avec un certain effort qu'on est obligé de se plonger dans ce film qui, sans augurer une catastrophe, à un léger avant-gout d'ennui. La suite on ne vous la raconte pas, mais elle est assez prévisible pour un film du genre. Les indices sont suffisamment mal distillés pour qu'on voit venir sans effort les clé de scénario nous permettant de deviner la fin assez facilement, et ce qui se devait être un twist final monumental n'est au final qu'un petard mouillé jeté au visage des spectateurs déjà lassés d'un film à la structure narrative ratée.
Et quand je dis ça, je met pourtant un max de chauvinisme pour sauver les meubles, car c'est un français derrière la caméra, mais le montage de l'histoire s'alterne entre flash-backs et narration présente, une technique qui a déjà fait ses preuves, mais qui ici est employée à mauvais escient, puisque elle nous gâche complétement le suspens de l'histoire en nous révélant d'office et de façon claire toutes les clés de lecture du film. Car au final si on ne retire pas un petit frisson de ce film, que nous reste t-il? Certainement pas les personnages qui sont pénibles au possible, entre une heroïne parasite de la société, sans grande valeur intellectuelle ou morale qu'on déteste dès le début, un nerd inconsistant et quasi absent du film, et une Chloë Grace Moretz qui... qui euh bon, on va dire que elle on l'apprécie pour son euh... jeu d'actrice hein? Ouais c'est ça bon. Ce dernier point mis à part, il nous reste la description assez intéressante de l'Amérique profonde des années 80, assez bien traitée, et de son rapport aux valeurs morales et religieuses, ce qui est toujours bon à prendre, mais pas suffisant pour faire un film.