London Calling
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Aussi étonnant que ça puisse paraitre, il n'y avait jamais eu un film français consacré à Charles de Gaulle. Il a déjà été en tant que personnage de fiction dans Le chacal de Fred Zinnemann, et dans plusieurs téléfilms, dont celui formidable avec Bernard Farcy dans le rôle-titre.
Là, il ne s'agit pas d'un biopic classique (de la vie à la mort), mais tient sur une période bien précise ; celle qui précédera la préparation du fameux appel du 18 Juin 1940.
Mais de Gaulle n'étant pas vraiment un personnage romanesque par définition, le rôle de son épouse Yvonne, jouée par Isabelle Carré, a été considérablement mis en avant ; ce qui est osé dans un sens, étant donné que dans la réalité, le grand public n'a jamais entendu le son de sa voix.
Donc, deux parcours parallèles ; une qui participe à l'exode après la défaite de l'armée française en 1940, et l'autre qui prépare l'appel à une résistance autre dans son campement de Londres, différente du gouvernement provisoire proposé par le Maréchal Pétain. Et puis entre les deux, un fil rouge, celui de leur fille, Anne de Gaulle, atteinte de trisomie 21, une maladie encore peu connue à l'époque, et qui sera vécu comme un trauma par les époux.
En voyant ce film, par ailleurs bien réalisé, il ne faut pas s'attendre à des scènes de guerre ; c'est essentiellement de la tactique, de la négociation entre de Gaulle et Winston Churchill, la préparation d'une contre-attaque dont le sommet sera donc ce fameux discours à la BBC, qui file encore des frissons, et donne envie de hurler son amour à la France (d'ailleurs, à la fin du film, on voit que de Gaulle enregistrera à nouveau ce discours de retour au pays). Là, Gabriel le Bomin ne s'est pas raté, et donne un rôle plus grand que nature à Lambert Wilson, que je trouve très touchant. On sent que par la relation avec son épouse, la toujours tendre Isabelle Carré, et sa petite fille, le réalisateur a voulu lui donner un visage plus humain. On n'échappe pas à une faute de goût qui est la première scène où on voit les deux époux au lit, mais globalement, le message de résistance est là. Carton rouge aussi pour l'interprète de Winston Churchill, Tim Hudson, qui ne ressemble absolument pas à son original, surtout quand on pense au travail de Gary Oldman dans Les heures sombres. Même si je comprends qu'on puisse être déçu par le manque d'ampleur, pour au final se concentrer sur de l'intime. Disons que je ne voyais pas ainsi un tel biopic sur Charles de Gaulle, mais c'est au fond sa singularité qui m'a intéressé.
L'amour avant la guerre...
Créée
le 16 sept. 2020
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