Il dérouille, éros
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le 12 nov. 2012
62 j'aime
8
6,25/10
Ce qui surprendra à bon droit dans le nouvel Audiard, c'est son échec relatif à émouvoir, quand tout y tend si manifestement à l'émotion. Non qu'il soit tout à fait dénué de scènes touchantes, ou qu'il ne suscite jamais le sourire, notamment dans quelques dialogues entre Schoenhaerts et Cotillard, mais cette émotion est toujours de trop peu d'ampleur et trop vite éteinte. C'est que le film ne s'accorde aucune pause, mais accumule les images, à tort peut-être, puisque le peu d'intérêt propre de ces images nie tout rythme, et ne produit ainsi qu'une impression de longueur. La justesse des deux acteurs principaux reste au niveau de l'impeccable incarnation de leurs personnages un peu stéréotypés (le gros nounours, gorille bourré de sensibilité, et la femme handicapée plus forte qu'elle n'en a l'air), sans atteindre à la grandeur, et si l'on peut vanter leur naturel, on évitera l'éloge de leur prestation. La musique de l'excellent Alexandre Desplat ne trouve de même pas l'excellence dont avait besoin l'intrigue pour l'accompagner et permettre son envol. On s'étonnera de mieux remarquer, et de lui préférer, les autres choix musicaux, plus appropriés (Fireworks de Katy Perry, Goodbye d'Apparat feat. soap&skin, The Wolves de Bon Iver, etc.). Les contrastes lumineux et plus généralement la caméra, qui faisaient l'une des forces d'Un Prophète, peinent généralement ici à faire remarquer l'empreinte d'un grand maître, et donc à conférer une puissance propre à l'image. Et comment ne pas avoir le sentiment qu'il manque des scènes, quand Cotillard met brutalement Schoenhaerts face à ses responsabilités, alors que rien encore ne lui permettait de penser avait quoi que ce soit d'exclusif, ou devant le "Je t'aime" d'Ali, d'autant plus étonnant qu'il est à mille bornes de ce qu'il manifestait précédemment à Stéphanie? La fin du film enfin, prévisible (l'enfant qui tombe dans l'eau après cinq minutes passées sur la glace) et peu subtile (le laïus sur les os de la main, sans doute ressenti comme nécessaire pour expliquer le très beau titre), laissera dubitative sur le message que voulait lui faire porter Audiard. On restera sur l'impression que la bande-annonce est plus intense que le film. Et on le regrette, vraiment. (critique de 2012)
Créée
le 17 août 2017
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