Ancien militaire devenu mercenaire, Wade Wilson (Ryan Reynolds) n’en revient pas quand il apprend qu’il souffre d’un cancer à un stade avancé : ça n’arrive donc pas qu’aux autres… Désespéré, il s’en remet à Francis Freeman (Ed Skrein), un savant qui lui a promis de la guérir tout en lui donnant des pouvoirs incroyables. Le problème, c’est que Francis est un peu psychopathe sur les bords… Son expérience réussit, mais au prix d’incroyables souffrances et défigurations. Devenu Deadpool, un super-héros doté d'un pouvoir de régénération exceptionnelle, Wilson n’a de cesse de trouver l’homme qui a ruiné sa vie pour lui faire payer…


Si Quentin Tarantino avait réalisé un X-Men en y intégrant un Jack Sparrow mutant et obsédé, il aurait pu appeler son film Deadpool. D’aucuns y verront peut-être de bonnes références... pas moi. Malheureusement, si la répartie de Wade Wilson n’est pas sans rappeler notre pirate préféré, c’est bien le seul point commun qu’on puisse trouver entre Deadpool et une saga autrement réussie, aux antipodes de ce qu'est Deadpool. A cause de l’ambiance crapoteuse, des blagues sexuelles récurrentes, et de la volonté de faire du métacinéma, on est malheureusement bien plus proche d’un Fight club version super-héros. Ceux-là mêmes qui considèrent Fight club comme un bon film pourront prendre plaisir à regarder Deadpool; quant à ceux qui ont la sagesse de se tenir loin de Fight club, ils n’auront aucun mal à se passer de celui-ci, dont la nécessité et l’apport au cinéma contemporain apparaissent légèrement discutables…
Cela dit, on rit beaucoup, c’est vrai. Impossible d'oublier ce générique dans lequel un plan-séquence impressionnant nous fait se faufiler au milieu des personnages dans un arrêt sur image sur une des principales scènes d'action du film, avec ces commentaires hilarants sur les différentes fonctions du film, le tout sur le superbe Angel of the morning interprété par Juice Newton... De même, l’humour avec lequel ont été écrits les dialogues est indéniable, mais pourquoi toujours tout placer en-dessous de la ceinture ? Vulgarité et violence semblent en effet être devenues les nouvelles (?) icônes d’un certain cinéma américain qui se veut moderne et tendance. Quand elles sont parodiées, cela peut donner des films intelligents et hilarants à la Kingsman. Cela peut aussi donner des parodies manquées, à la Deadpool. Manquées, car là où un Kingsman assume de manière réjouissante le fait que ce qui attirera les gens et fera son succès, c’est exactement ce dont il se moque, Deadpool, lui, reprend les codes du film de super-héros de manière trop sérieuse. Certes, les dialogues sont 100% parodiques et assumés comme tel, mais pas le scénario. On a donc encore le droit aux scènes pseudo-émouvantes où le héros doit se séparer de sa copine, car il ne veut pas qu’elle le voie souffrir de son cancer ou dans lesquelles le méchant psychopathe fait souffrir le gentil héros auquel on est tous censé s’être attaché, où tout d’un coup, le second degré s’envole, et où on se rend compte que la parodie n’est que de façade, et que le film de Tim Miller est un vrai film de super-héros avant d’être une vraie parodie. Le scénario avance donc sans surprise mais heureusement, la réalisation de Miller est suffisamment efficace, quoique sans originalité, pour qu’on puisse se laisser entraîner sans être transportés.
Finalement, ce qui marche le plus, ce sont les références cinématographiques que fait Deadpool, qui montre que le film ne se prend quand même pas tout-à-fait au sérieux, et qui sont souvent très bien placées. Pour le reste, on a un film de super-héros qui tient la route, mais dont la lourdeur n'est pas le moindre écueil...

Tonto
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le 8 mai 2016

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Tonto

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