Son revival dans GoldenEye ayant fait son (gros) effet, James Bond revient pour une deuxième aventure sous les traits du charmant Pierce Brosnan. Martin Campbell ne souhaitant pas reprendre immédiatement la caméra pour l'agent britannique, c'est le sympathiquement oublié Roger Spotiswoode (Air America, Arrête ou ma mère va tirer!) qui prend la relève avec une certaine efficacité, le réalisateur canadien nous livrant ici une péripétie à nouveau inédite assez différente de son prédécesseur.


En effet, pour son dix-septième film, James Bond va devoir affronter un ennemi peu commun en la présence d'Elliott Carver (Jonathan Pryce, la classe incarné), un "simple" magnat de la presse qui souhaite ouvrir une guerre entre les États-Unis et la Chine afin d'écouler le plus possible d'encre pour son célèbre journal... Et si l'idée est quelque peu tirée par les cheveux, elle reste crédible à travers ce scénario rebondissant où notre espion va affronter moult sbires à travers Hambourg, Saïgon et la Baie d'Halong, s'associant malgré lui à une espionne chinoise (Michelle Yeoh, pleine de malice et de féminité) afin de stopper ce dangereux criminel narcissique.


C'est donc dans une aventure moins rocambolesque, plus actuelle et plus contemporaine que nous suivons un James Bond toujours aussi charmeur et déterminé. Spotiswoode nous garantit ainsi une mise en scène explosive, moins exotique que d'ordinaire et plus urbaine (notre agent ne voyagera pas beaucoup) mais suffisamment rythmée pour demeurer un blockbuster tout bonnement haletant.


Ne délaissant pas les gadgets les plus innovants sans toutefois tomber dans le farfelu de l'époque Roger Moore (un portable multi-fonction et une voiture téléguidée suffisent amplement), le réalisateur nous assène de séquences d'action spectaculaires comme la scène de course-poursuite dans un parking de Hambourg, l'échappée de Bond et sa nouvelle comparse Wai Lin du haut d'une gigantesque tour ou encore l'autre grosse course-poursuite du film, cette fois-ci en moto, qui s'en suit dans les rues bondées de Saigon.


Cette touche asiatique n'avait d'ailleurs pas été approchée depuis L'Homme au pistolet d'or et elle est ici parfaitement exploitée. En somme, Demain ne meurt jamais reste un très bon film d'action agréable et sophistiqué, certes moins mémorable que son prédécesseur mais néanmoins tout aussi réussi. La confirmation que Pierce Brosnan assure définitivement le rôle et une "suite" excellente pour notre espion anglais préféré.

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le 24 avr. 2019

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