Comme son premier film "Comme des frères", Hugo Gélin arrive à doser avec précision le mélange de drame et de rire.
Omar fait son petit one-man-show en père immature (il danse, il fait des cascades) et on suit ses tribulations londoniennes avec plaisir. Les rapports sont inversés. Là où il est resté gamin, c'est sa fille qui paraît déjà adulte dans sa tête. En fait, non. Les deux sont complémentaires et s'apportent mutuellement énormément. J'ai trouvé que ça faisait chaud au cœur. Ce n'est pas sa fille. Mais sa meilleure amie et ils prennent énormément de plaisir ensemble. Je ne sais pas si c'est sain comme relation mais dans Demain tout commence, ça passe bien. Et puis Françoise Dolto n'est plus là pour me répondre.
Quant à Clémence Poésy, elle a un rôle de mère indigne vraiment pas évident. Je serai acteur ou actrice, je me refuserai à l'interpréter. Un enfant, ce n'est pas une babiole que l'on refile au premier venu ou qu'on laisse dans un coin et qu'on vient récupérer quand ça arrange.
Le film a donc le mérite de mettre en lumière la désinvolture dont certains font preuve en concevant des enfants. Mais c'est également la difficulté qu'ont les trentenaires d'aujourd'hui à trouver leur place dans la société, à se lancer définitivement dans leur vie d'adulte bien qu'il n'y ait pas vraiment d'âge pour le faire d'où le titre. Et quoi de plus beau que la fierté, la gratitude illuminant les yeux d'une enfant ?