Surfant sur les traces de son illustre père, Lamberto Bava signe en 1985 un cinquième long-métrage radical et décomplexé où des démons vont investir un cinéma de quartier et en faire un garde-manger pour les quelques fous venus assister à une projection spéciale. Écrit par Dardano Sacchetti, Dario Argento, Franco Ferrini et Lamberto Bava (huit mains expertes tout de même), le scénario se moque complètement de la logique et préfère l’efficacité au réalisme, en témoignent les actions souvent absurdes des personnages ou tout simplement le final, où la définition de 'over the top' prend tout son sens.
Passé outre les nombreuses scènes élongées, les répliques stupides et les personnages attardés, Démons est un rare défouloir quasiment sans temps mort où le réalisateur italien s’en donne à cœur joie pour étriper, déchiqueter et dézinguer ses protagonistes sans retenue aucune à travers une multitude d’effets gore aussi trash que répugnants, le tout sous la musique tour à tour angoissante de Claudio Simonetti ou des titres-phares de groupes de hard des 80’s (Saxon, Mötley Crue, Accept, Scorpions…).
Si vous êtes assez patient devant une meuf qui attend que tout le monde quitte un quai pour flipper toute seule en se retournant quatre ou cinq fois, si la simple idée de crever les yeux à un aveugle ne vous dérange pas, si vous trouvez logique qu’on tape un mur à mains nues pour essayer de le briser (les figurants, ces génies), si vous aimez les placements de produits au forceps et si la combinaison moto/katana/geyser de sang vous semble cohérente, ne vous privez pas de petit film culte, sympathiquement vieillot mais incroyablement généreux.
« La prochaine fois essaie de piquer une Ferrari : elle a pas de classe ta caisse ! »
« Elle est comme toi : elle a trop servi… »