Démons pose problème. Perlent çà et là de très belles idées de mise en scène, ainsi que des trouvailles sanglantes plutôt délectables, à condition d’aimer le gore. Le souci, c’est que ces belles idées surnagent parmi tout un tas de références plus ou moins plagiées – on pense à Terminator, on pense au cinéma de Carpenter, on pense à Die Hard, on pense aux œuvres de Dario Argento ou du papa Bava – qui viennent alourdir l’ensemble et, surtout, amoindrir sa portée horrifique. Démons est une œuvre bête, capable du meilleur comme du pire. Si l’introduction de l’héroïne frôle le ridicule (la scène dans le métro), la mise en abyme dans le cinéma offre un beau crescendo apte à susciter l’angoisse chez son spectateur. Se jouent ici une vraie vision artistique, l’ancrage du présent métrage dans une tradition proche du giallo italien (alors en déclin) et du film de survie américain gonflé aux hormones et aux armes. Il manque à Démons une rigueur et surtout une cohérence qui lui aurait permis de réduire ses effets pour en décupler l’impact cinématographique. En résulte une œuvre foutraque, pas désagréable mais gâchée par une démesure inerte.