Fourmis atomiques

20 ans avant l'inquiétant Phase IV de Saul Bass, Gordon Douglas réalise ce petit film d'épouvante qui a dû impressionner . Le titre d'origine laissait planer le doute , d'autant plus qu'on peut y voir une métaphore de la guerre froide comme dans la plupart des films de SF des années 50, mais il s'agit de fourmis géantes . Rien à voir avec le Ant-Man contemporain de l'univers Marvel. On évoque ici une mutation liée aux effets de la bombe atomique (curieusement la même année de sortie que Godzilla) . On peut être partagé sur la qualité des effets spéciaux. Je les ai trouvés plutôt réussis (de même que le son choisi pour annoncer la présence des monstres).
L'intérêt est en fait dans un scénario qui fait la part belle à la science. De vraies images dignes d'un documentaire nous montrent à quel point ce petit animal est dangereux, agressif et puissant (capable de soulever 20 fois son poids). Par conséquent, le retrouver plus grand que l'homme ferait de lui un réel danger pour l'espèce humaine.
Le scénario repose donc sur une course poursuite : retrouver les reines avant qu'elles ne multiplient les naissances de monstres qui submergeraient la planète. C'est plutôt crédible.
En revanche, comme toujours dans ce type de films, il y a parfois un peu trop de bavardage, une romance inutile (à peine évoquée pour une fois), une description un peu fatigante de la pseudo puissance américaine qui contrôle la diffusion des informations pour éviter la panique ...

Mais le film a la sagesse de ne pas dépasser 1h30 ce qui limite les passages de transition en attendant le final et sa morale inquiétante sur l'ère atomique qui résonne étrangement en ce moment.
Une série B à (re)découvrir à mon avis. Il y en a de bien pire.