L'angoisse du tireur au moment du penalty

On ne saurait résumer Diamantino à une satire du monde du football et à son environnement et pas davantage à un portrait sarcastique de l'une de ses stars le fameux CR7 (oui, Diamantino se balade souvent en slip mais sa sexualité n'a rien à voir avec celle de l'icône des stades). C'est un point de départ avec l'angoisse du tireur au moment du penalty, un prétexte pour nous entraîner dans une folle sarabande, un tutti frutti de problèmes actuels passés au mixer onirique, de l'évasion fiscale à la montée des nationalismes, en passant par les manipulations génétiques, les migrants et la xénophobie concomitante. Kitsch et pop, série B de SF et conte de fées romantique à la fois, les réalisateurs Gabriel Abrantes et Daniel Schmidt n'ont peur de rien et le plus étonnant dans le chaos narratif est qu'en fin de compte il y a une sorte de cohérence dans Diamantino à commencer sur le plan visuel. Quel plaisir coupable de découvrir avec jubilation ce film que d'aucuns pourront bien qualifier de nanar tant il reste imprévisible de bout en bout, accentuant même son improbabilité dans les dernières scènes. Dans ce délire très maîtrisé, il faut saluer l'interprétation de Carloto Cotta et surtout des soeurs Moreira, impayables méchantes d'anthologie. Aimer Diamantino, c'est assumer le côté régressif de ce genre de films qui rappelle, en plus barré encore, certaines oeuvres grandioses du cinéma américain fantastique des années 50 voire même du temps du cinéma muet.

Cinephile-doux
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le 9 déc. 2018

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