Dilili à Paris: néocolonialisme et culture effacée

Commençons par le positif:
Les scènes sont magnifiques, les dessins fabuleux et à couper le souffle.


Concernant l'histoire, quelque chose pêche.
1) Le Zoo humain normalisé
Tout d'abord, l'histoire s'ouvre sur un Zoo humain à l'exposition universelle où Dilili prend part en tant qu'indigène. J'ai été profondément choquée que le fait que Dilili soit exposée sans qu'on en parle dans la suite du film, comme si c'était anecdotique, un job comme un autre en somme.
On cherche à libérer les filles blanches capturées, mais qui délivre Delili du zoo humain?
2) Une culture effacée au profit de la culture française.
Dilili a tous les codes culturels français, en passant par les chansons de la belle époque, par la littérature de Jules Verne.
La culture française est présentée comme une culture universelle et supérieure, une "vraie culture" et des bonnes manières dont Dilili semble maîtriser les codes à la perfection.


Dilili ne peut-elle pas être la même petite fille admirable, en ayant une culture Kanaque assumée?


3) Un certain classisme.
L'univers dans lequel notre héroïne évolue ne nous montre que les strates supérieures de la sociétés, où les "bons" se côtoient dans les salons mondains tandis que les "mauvais" traînent dans les bas-quartiers.


On dirait que ce qui sauve Dilili à son arrivée en France, c'est l'aide providentielle de la Comtesse qui lui donne, de par son titre, accès au status social de la haute.


J'aurais aimé voir une petite fille courageuse, dont la valeur ne se mesure pas à l'éloquence ou aux beaux habits.


3) Un propos sur les femmes trop caricatural
Le propos sur l'asservissement des femmes est peu crédible et cherche à choquer avant tout. Tout le monde sera d'accord que de réduire des femmes à une position quadrupède est révoltant, alors qu'il eût été plus subtil d'aborder des thèmes moins manichéens. De plus, les femmes sont toutes coquettes et, cerise sur le gâteau, Marie Curie est présentée en premier lieu comme une mère servant une part de tarte à ses enfants.


Le film s'adresse à des enfants, et c'est justement pour ça que la bien-pensance et les louanges du pétris republicain colonial sont pervers.

MayanneNuomak
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le 8 août 2019

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Mayanne Nuomak

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