Discworld
6.2
Discworld

Téléfilm de Vadim Jean (2008)

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Discworld (ou le Disque-Monde en version française), c'est un univers vaste, autant métaphoriquement que littéralement. Au cours des années, les livres de Terry Pratchet auront rendu accrocs des générations, que ça soit directement, ou par le biais des produits culturels qui en ont été dérivés. Des excellents jeux-vidéo pour vous triturer les méninges à résoudre des énigmes alambiquées dans l'esprit de Monkey Island, des jeux de plateaux pour les rôlistes, et maintenant, des adaptations télévisées, dont celle-ci, ainsi que Les contes du Disque-Monde en 2006, et plus récemment, Timbré.
Rebaptisé Discworld pour en dire plus que son titre original (The Colour of Magic), il est une adaptation directe du roman éponyme (le premier à propos du Disque-Monde). Nous retrouvons donc Rincevent le magicien, Deuxfleurs le touriste, Cohen le barbare, bref toute une ribambelle de personnages aussi improbables qu'attachants.
Cette version extra-large (deux téléfilms de 90 minutes) se veut être une adaptation fidèle, n'écourtant ni les aventures de nos deux héros (ou alors très brièvement), ni évidemment l'humour, point crucial du matériel d'origine. Car c'est là que se situe le nerf de Discworld, qui en plus de son monde absurde et aux multiples surprises, révélait un véritable esprit qui l'était tout autant, que l'on pourrait aisément comparer aux Monty Python, touche Anglaise oblige (qui rappelle également le style des jeux-vidéo ReadySoft, dont Dragon's Lair, Space Ace ou Braindead 13, ainsi que Blazing Dragons ou The Horde de chez Crystal Dynamics).
Pour une production télévisée Anglaise le tout se montre incroyablement bien foutu, soutenu par des effets-spéciaux de qualité et un casting haut en couleurs, nous proposant un Sean Astin qui semble renaître de ses cendres depuis quelques années, ainsi que David Jason, Tim Curry, l'incroyable Christopher Lee, et l'excellent Brian Cox en guise de narrateur. Jeremy Irons partage aussi l'affiche, mais hormis quelques brèves minutes, vous n'aurez guère l'occasion d'admirer son talent. On notera cependant la présence de Terry Pratchet, qui en profitera pour faire une apparition dans le rôle d'un astrozoologiste.
Les trois heures filent à toute vitesse, les aventures de nos deux compagnons ne cessant d'aller de rebondissements en rebondissements, les amenant dans des situations toujours hilarantes et imprévues. On en voit d'ailleurs tellement qu'une fois arrivé au générique de fin les souvenirs s'emmêlent dans notre caboche tels un plat de spaghettis boulettes abondamment saupoudré de parmesan.

Bref, Discworld fait partie des rares petits bijoux que peut nous offrir la télé. Il est évidemment regrettable qu'il doive se contenter d'un maigre budget et être absent des salles obscures, alors que d'autres produits plats et sans saveur (celui qui a pensé Harry Potter a un gage) se voient offrir des sorties en grande pompes.
Il sera bon de tenir compte du fait que le film était au départ deux téléfilms, donc à moins d'être insatiable (comme je l'ai été), il sera peut-être utile pour certains de mettre en pause au milieu afin d'éviter l'écœurement et décrocher.
Comme dit plus haut l'ensemble est visuellement de très bonne facture, avec certains effets se distinguant davantage (la créature de pierre notamment) alors que d'autres déçoivent un peu (la bataille des mages, bien que courte, ne convainc qu'assez peu, alors que des volées lumineuses de sorts relèvent pourtant du basique). Le rendu HD est lui-aussi de qualité, les costumes sont au poil, ainsi que la reconstitution des différents lieux parcourus, et la bande-son se montre elle-aussi à la hauteur, riche en thèmes loufoques collant parfaitement à l'ambiance générale.
Pour conclure, les fans du Disque-Monde seront aux anges de voir cette adaptation enfin éditée en France et pouvoir ainsi prolonger le plaisir qu'ils ont de parcourir cet univers unique. Enchaînant un vaste panel de genres allant de la comédie à l'action façon heroic-fantasy, l'œuvre pourra aisément conquérir un public complètement néophyte. Le tout est également dans un ton constamment tout public, un plus qui lui permettra de plaire aux personnes de tous âges.
Mention spéciale pour Sean Astin, enfant star des années 80 (Mikey des Goonies), qui aura vécu une véritable traversée du désert avant de revenir sur les devants de la scène grâce au Seigneur des Anneaux. C'est donc avec un réel plaisir qu'on le retrouve ici, mais c'est avec un pincement au cœur que l'on devra le quitter à la fin de ce Discworld...
SlashersHouse
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le 20 oct. 2011

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