Bordel. Que c'était mauvais. Quelle purge pour moi que d'endurer ces deux heures de film, alors même que chaque minute me donnait un peu plus envie que cela se termine pour pouvoir me retrouver dans la situation présente : à savoir assassiner le film sur SC. Comprenez au passage que ma frustration est double car un autre film de cette engeance, Vampire Academy, avait échappé à une critique par manque de temps (et d'intérêt, vu le flop - hourra - de ce dernier). Disons donc que je fais un tir groupé.

Qu'on soit bien clair, je fais tous les efforts qu'il faut pour me montrer ouvert et comprendre que cela puisse marcher mais là, juste non. Non. Pas ça. Et quand je dis non, ça vaut aussi pour le livre, car non seulement le film est mauvais en tant que film, mais même l'histoire est affligeante.
Affligeante, déjà parce que pas la peine d'être très malin pour se rendre compte de la visée 100 % commerciale du schmilblick. C'est un patchwork de tout ce qui a marché en littérature et cinéma jeunesse de ses quinze dernières années. Donc allons-y : prenons Hunger Games pour l'univers vaguement SF et dystopique, ainsi que pour l'héroïne féminine qui va se montrer encore plus forte que les hommes ; prenons Harry Potter pour les factions, comme ça l'univers aura l'air complexe et on aura plusieurs emblèmes à coller sur les T-Shirt qu'on vendra ; et puis "of course" prenons Twilight pour l'histoire d'amour à la con.
Sauf que Divergente n'a pas été travaillé, puisque apparemment réunir ces ingrédients suffit à faire du chiffre, que ce soit des ventes de bouquins ou de places de cinés. L'univers est en carton, il est bidon comme rarement j'ai vu des univers bidon. Bourrés d'incohérences et de conneries. Ne serait-ce que le principe des castes, qui n'est là que pour servir au final un propos du style "soit qui tu veux', est miteux : quid des artistes, des techniciens, des artisans, des ouvriers ? Que dalle. Une telle société n'existe pas, ne peut exister : le film est basé sur un univers incohérent.

Bon, de là, il ne reste plus grand chose à sauver. Comment le film s'en sort, alors ? Mal (mais vous vous en doutiez, hein) : il échoue jusqu'à nous rendre la mort des deux parents de l'héroïne émouvante. A la fin du film, Tris (et c'est à ce moment que je dois m'acharner sur les noms : Trois et Quatre... sérieusement ? s'ils ont un gamin ils vont l'appeler Seth ?) dit "mes parents sont morts aujourd'hui". Et là, j'ai éclaté de rire. Parce que le film s'en branle de ses parents : on a vu la mère dix minutes sur deux heures et le père moitié moins. Tellement que lorsque le paternel casse sa pipe, la caméra le laisse tomber pour aller filmer Tris qui regarde déjà ailleurs... Si même le réal ne fait pas d'effort, comment voulez-vous que je sois impliqué, déjà que l'univers en lui-même m'a mis sur les nerfs tellement il est nul !!

Voilà le problème, ce film cible le public de niche des filles entre 12 et 16 ans, qui s'est avéré être particulièrement lucratif lors des Twilight notamment. Avec Mortal Instrument ou des films de ce style (ou Percy Jackson pour les garçons), Divergente n'est qu'un exemple de plus de cette tentative de se faire du fric sur une telle mine d'or, et ce à peu de frais créatif. Peut-on en vouloir à l'auteur et les studios pour un tel cynisme ? Pour prendre à ce point les collégien(ne)s/lycéen(ne)s pour des con(ne)s ? Non, puisque le public ne fait rien pour démentir ce dernier fait. Il faut vraiment avoir le cerveau grillé par ses hormones pour apprécié un truc pareil. Tout pue tellement le "pour ados" : comme les Audacieux qui ont pour seule attribution le fait de se mettre en danger inutilement en faisant du parkour, et de se faire des tatouages, parce que ouah ils sont musclés et tatoués et ils ont peurs de rien, c'est trop dark ! Pitié....

Non, définitivement, Divergente n'est ni fait ni à faire : il n'y a rien à y sauver. Mis à part Kate Winslet. Non pas sa prestation, non. Je veux dire qu'il faut sauver cette bonne actrice de cette daube, et j'ai d'ailleurs prié pour que son personnage soit tué pour que lui soit épargné une suite.

Tiens bon, Kate, les secours arrivent.
Cyprien_Caddeo
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le 1 août 2014

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Cyprien Caddeo

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