Si vous cherchez de la poésie, allez voir le prochain Malick, si vous cherchez du drame, allez voir le prochain James Gray. Si vous cherchez de l'art, vous n'avez pas frappé à la bonne porte. Mais si vous cherchez un divertissement pur, avec scènes d'action à gogo et quelques éclats de rire, Tarantino vous ravira. Avec Tarantino, tuer est un jeu, et l'hémoglobine qui gicle, c'est rigolo. On a beau évoquer l'esclavage, le Ku-Klux-Klan, les abominables théories sur l'inégalité des races humaines, tout cela reste désinvolte, comique, voire loufoque. C'est du cinéma-parodie. Après avoir parodié les films de gangsters, les feuilletons policiers à deux sous, les films de blaxploitation, les films de samouraï, les films d'épouvante de série B, les films de guerre, Tarantino nous livre sa parodie du western spaghetti. Et il faut dire que le genre s'y prête bien. Evidemment, ça n'arrive pas à la cheville des meilleurs Sergio Leone, mais on ne peut pas dire que ce n'est pas bien foutu. Ce n'est pas toujours très vraisemblable (l'esclave qui devient la meilleure gâchette de l'Ouest en un hiver...), et c'est parfois rempli jusqu'à la gorge de monstrueux clichés. Mais il y a aussi des moments quasi magiques, notamment l'énorme foirade du KKK, quelques plans superbes, et bien sûr quelques numéros d'acteurs fantastiques, bravo d'ailleurs à Di Caprio et Christoph Waltz. Bref, il y a de tout, à boire et à manger. Avec Tarantino, vous aurez la parodie de tous les genres imaginables. Vous aurez de tout, sauf un film sérieux.