Parfaitement dans le ton du renouvellement du Marvel Cinematic Universe, le bon Docteur Strange rejoint comme prévu depuis des années la joyeuse troupe des super héros Marvelesque. Cependant, cette nouvelle origin story joue la carte de la surprise et de l'originalité, peut être pour renouveler le succès des Gardiens de la Galaxie, et adopte un ton se voulant philosophique, quelque part entre Matrix et Inception. Malheureusement, n'est ni un Wachowsky, ni Nolan qui veut.
Le bien nommé Docteur Strange nous conte donc l'histoire d'un éminent chirurgien New Yorkais, un brin cynique et narcissique (Tony Stark sort de ce corps), qui est victime d'un malheureux accident de voiture le privant de l'usage de ses mains. Le Docteur, qui n'exercera donc plus jamais, recherche cependant un moyen de retrouver ses capacités et de se retrouver lui-même. Un jour, il entend parler d'un lieu au Népal, où on lui apprendra comment soigner ses mains, et par la même occasion comment utiliser les arts mystiques.
Si l'histoire peut paraitre banale, ce sont surtout par ses effets visuels que le film cherche à impressionner, et on peut dire qu'il s'en sort plutôt bien. Evidemment, le tout à franchement un goût de déjà vu, mais peut-on blamer Marvel qui fait l'effort de s'inspirer d'auteur pour complexifié son univers ? Je ne le ferai pas ici. Le problème du film vient d'ailleurs : En effet, Docteur Strange est caractéristique d'un problème de plus en plus répandu chez Marvel. Avec son nombre croissant de personnage, la firme est obligée de diversifier ses origin story, mais il ne faut surtout pas lasser le spectateur, alors Marvel donne à chaque film son ton et son thème unique, mais au fond rien ne change. Ainsi, si la promotion autour des nouveaux arrivants dans le monde des super héros semble alléchantes au vu des idées (presque) novatrice qu'ils amènent, ces idées ne sont jamais réellement utilisés au maximum de leur potentiel. Marvel se contente d'utiliser un schéma répétitif et semble brider le potentiel de ses productions afin de les rendre plus accessibles. Mais sans prise de risque, le film perd de sa saveur, et de sa qualité. Docteur Strange est donc bien malgré lui un représentant parfait de ce problème : Il est même exaspérant de voir à quel point l'effet copié/collé avec les précédents films de la firme est évidente. Je vous conseil d'ailleurs de vous amuser à chercher les similitudes évidentes avec Ant-Man notamment au niveau de la caractérisation des personnages.
En somme, Docteur Strange n'est ni un mauvais Marvel, ni un mauvais film, mais il est le parfait exemple de là où échoue Kevin Feige, et ce qui énerve de plus en plus chez Marvel.