Echec et meute
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le 22 nov. 2018
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Dans une probable ancienne station balnéaire italienne, aujourd’hui cité déliquescente, un brave et chétif couillon sans la moindre autorité ne vit plus que pour les rêves de voyage avec sa fille qu’il voit un week-end sur deux, pour la fidélité de son équipe de football composée de ses amis commerçants, et pour la tendresse inconditionnelle qu’il voue aux chiens dont il s’occupe dans sa boutique de garderie et toilettage. Pas plus voleur et dealer que la moyenne, on lui devine une ancienne amitié avec la sombre brute toxico qui tyrannise le quartier, cogne, vole, escroque, et que tout le monde aimerait voir crever sans oser bouger le petit doigt.
Ce drame psychologique italien est surtout une chronique pathético-intimiste d’une banlieue déshéritée, avec les règles, joies et drames sociaux de ses habitants, commerçants et amis, dans la lâcheté servile de celui qui aura la faiblesse de tout trahir, jusqu’à lui-même, ce qui ne paye jamais, et qui basculera complètement une fois dépassées les limites de l’humiliation, ce qui n’est jamais très malin non plus.
La mise en scène et la performance des plus justes des acteurs nous baigne dans cette semi-racaille généralisée, et surtout dans le ressenti du héros, perdu dans sa lâcheté, dans les culs-de-sac qui l’enferment irrémédiablement, ses sentiments et son avenir. Le cœur qui bat, les halètements flippés et les mains tremblantes de notre pauvre anti-héros parviennent efficacement à nous transporter dans son pitoyable amateurisme aussi maladroit que courageux, aussi noble qu’improvisé, aussi touchant et monstrueux.
Créée
le 27 nov. 2018
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