Dorian Gray
5.2
Dorian Gray

Film de Oliver Parker (2010)

Le plaisir n'a absolument rien à voir avec le bonheur

Voici un film sorti "direct to DVD" qui n'a pourtant rien de honteux... Certes, l'univers d'Oscar Wilde, il s'agit ici, vous l'aurez compris, de l'adaptation de son roman le plus réputé, est grossièrement caricaturé et exagéré, le film se vautrant bien souvent dans l'efficacité visuelle la plus primaire, histoire d'assurer un spectacle "gore et sexe" digne de ce nom au spectateur. Mais vue comme une série B sans prétention, cette version du "Portrait de Dorian Gray" demeure des plus plaisante et distrayante...

D'abord, il faut souligner que l'histoire du roman est respectée dans ses grandes lignes. Lorsque l'on entre un peu dans les détails, c'est vrai que la perversité du personnage principal, influencé par un jouisseur hédoniste élégant, est décuplée: le petit Dorian s'adonne ainsi à des plaisirs luxurieux d'un érotisme torride, dans des scènes de partouzes dignes d'un lupanar en costumes ! Son cynisme, sa froideur (notamment à la mort de sa fiancée) sont rendus excessifs, mais cela sied finalement pas si mal à l'ensemble du long métrage, qui verse dans un excès volontariste et réjouissant! A côté de cela, on retrouve des saillies verbales typiquement oscarwildiennes dans les dialogues ("le seul moyen de se délivrer de la tentation, c'est d'y céder"), insufflant au film un côté théâtral assez plaisant et réussi, auquel participe d'ailleurs tout l'apparat qui gravite autour, à commencer par les décors et les costumes à se damner...

Malgré ses libertés, on retrouve finalement l'univers d'Oscar Wilde dans cette relecture cinématographique. Pour preuve, une scène d'homosexualité subtile et brillamment interprétée entre Dorian et le peintre de son portrait. Malgré une mise en scène un rien poussive (gageons qu'Oscar Wilde en personne aurait applaudi ce spectacle coloré et ébouriffant, à l'univers fascinant et cohérent... Surtout que les acteurs y sont en outre vraiment formidables: Colin Firth, bien sûr, british jusqu'au bout de la barbe, mais aussi le jeune et lisse Ben Barnes, qui incarne à merveille ce mélange d'innocence et de cruauté glacée...

Lorelei3
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le 5 août 2011

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