N’ayant vu aucune oeuvre de Pedro Almodóvar, une lacune que je résoudrais avec plaisir maintenant, je n’avais donc pas connaissance de son talent de cinéaste ainsi que sa mise en scène propre à lui.


J’ai été intrigué par l’histoire de «Douleur et Gloire» puisque son contexte artistique et historique permet d’imaginer une autobiographie d’Almodóvar à travers son dernier long-métrage.
J’ai grandement apprécié ce film car, tout d’abord, j’y trouve énormément de qualités techniques, scénaristiques, et cinématographiques mais de plus, ce film m’a parlé et m’a touché.
Chaque cinéphile saura constater la qualité de ce film, mais pas tout le monde ne pourra être pris par cette histoire, par la vie du personnage de Salvador et par ses douleurs.


Tout d’abord, l’histoire du film est construite par une double narration en suivant l’enfance de Salvador, ainsi que son présent. Le principe de double narration peut-être utilisé intelligemment, comme cela a été très bien fait dans ce film, mais parfois dans d’autres films, elle sert uniquement de solutions aux péripéties des personnages en donnant des explications douteuses.
Au début du film, la double narration peut sembler anecdotique et simplement complémentaire au récit, mais lors de l’évolution de l’histoire et notamment à la fin, elle prend tout son sens et son utilité.


La mise en scène de Pedro Almodóvar m’a convaincu, et j’ai particulièrement apprécié sa vision des douleurs que peut avoir Salvador. Une scène est dédiée à nous expliquer toutes les douleurs qu’il a pu avoir durant toute sa vie, et qu’il a toujours actuellement. Certaines douleurs sont par exemple sensorielles et sonores, Almodóvar a choisi de nous les représenter pour qu’on puisse les comprendre. Les sons et les bruits de ces maux reviennent plusieurs fois dans le film, dans des moments bien précis, permettant d’informer au public de ce que peut vivre Salvador au moment présent et de mieux retranscrire toute cette douleur par ces sons oppressants et indescriptibles.


La beauté de ce film est visible dans son écriture, et dans l’interprétation des personnages avec un Antonio Banderas excellent, et un casting général très bon. Mais cette beauté est également visible dans sa photographie, et sa mise en scène, car il y a une vraie esthétique propre à ce film avec de fortes couleurs présentes sur le mobilier et dans les habitations notamment, pouvant faire un contraste avec les personnages qui sont mis en avant de cette manière. Une vision artistique y est vraiment présente, que cela soit visuellement par ce choix de couleurs qui est majoritairement avec des couleurs unies et vives, mais également scénaristiquement puisque c’est un des thèmes importants et forts de ce long-métrage.


«Douleur et Gloire» est donc un de mes films préférés de 2019, et c’est avec plaisir que ce long-métrage me donne envie d’explorer la filmographie de Pedro Almodóvar.

anthonyreungere
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le 21 mai 2019

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