Bon aller, une petite critique à chaud. A noter que je viens de voir le film en avant première dans une sale remplie de trentenaire mâles adultes, dont quelques bambins que les papas ont du trainer là pour leur enseigner les bases d'un bon kamehameha.
On a eu le droit à la présence de Brigitte le Cordier, et Patrick Arioti qui sont quand même là depuis trente ans et ils font aussi un peu partis de nos cœurs d'enfants bercés par le club Dorothée.


Trève de tergiversation, entrons dans le vif du sujet... J'étais bien embêté pour juger le film. Si je dois parler en puriste (qui dit puriste dit DB, DBZ et OAV et on s'arrête là), il faut bien reconnaitre qu'on est très loin de ce que Dragon Ball était à l'époque. Le côté violent, la souffrance physique, la tension de fin du monde apportée par une folie barbare et perverse des ennemis a disparu. L'importance de la colère, du dépassement de soi, le sentiment de bravoure et de volonté pour faire face à l'impossible.... tout ça : c'est poubelle. Si on doit rester campé sur l'attente de la sève du VRAI Dragon ball, il vaut mieux laisser tomber. Broly n'a plus rien d'un sadique obsessionnel et a aucun moment on ressent ce désespoir terrible pour finalement déguster cramponné au fauteuil la solution over cheatée imparable de l'un de nos héros (bien que souvent parachuté par la force du saint esprit) .


Dragon ball (si on reste sur les OAV par exemple) n'a jamais été un modèle de complexité scenaristique. On a souvent le schéma Gros méchant, tout le monde se fait tataner, goku en joker s'en tire mais se fait rétamer, plus d'espoir, et nouvelle transfo ou nouvelle attaque pour le succès final. DIS comme ça : ça vole pas super haut.
Mais en terme d'émotion, de ressenti, de prise aux tripes, et d'accouchement de scènes mythiques, c'était très souvent un succès. Ceci en grosse partie amené par la mesure du rythme des combats, par les pauses, par les regards et les moments de contemplations avant de trouver la force inespérée tapie en soi. Le tout était toujours magnifié par la musique magistrale de Shunsuke Kikuchi (oui j'ai cherché dans google). Une musique orchestrale sublime, qui comme pour star wars avait sue souligner parfaitement l'univers et épouser parfaitement l'énergie de l'oeuvre.
Quelle tristesse qu'on ne retrouve plus ces compositions ou ce type de compo depuis Db super (voir depuis Db gt ?)....


La relecture gentille pour enfants d'un Bardock aimant son fils, d'un Broly ami des animaux ou d'un Freezer rigolard ne m'a que moyennement convaincu. Dois je rappeler que dans le film d'origine on massacre Paragus et on plante un couteau dans le bide de Broly ?... Le Club Dorothée était niais mais avant l'avantage d'une censure faite à la va vite... Où les associations un peu trop puritaine et où la folie du merchandising de masse n'étaient pas encore totalement venu à bout des œuvres d'origine. Et donc entre les mailles... on arrivait à voir, enfants, des thématiques qui dépassaient de très loin ce qu'on pouvait nous servir en productions françaises ou ricaines. Les mangas et l'animation japonaise ont une force qui arrive à nous prendre aux tripes avec des scénarios simples, mais avec un sens de l'émotion et une finesse sur les caractérisations de personnage qui dépasse les créations jeunesse habituelles, derrière l'apparente candeur des personnages, derrière l'humour et l'amitié, l'horreur peut surgir, sans ménagement. Le bonheur est fragile dans la vie, et il faut pouvoir se battre pour. Bref, dans le manga : rien est gratuit, et on est loin des gentils poneys (bref je m'emballe :!!!).
Alors à me lire, il y a tout pour mettre 3/10 à ce film.


Mais pourtant, visuellement, on est vraiment dans quelque chose de différent. Si on se focalise uniquement sur le dessin, sur la réalisation, sur la beauté des couleurs, sur son côté épuré et ultra nerveux des mouvements, on a là un bijou à part en terme de dynamisme . On sent qu'il y a eu une prise de risque à ce niveau là, un vent de fraîcheur qui fourmille de trouvailles d'animation.
Bien que la violence manque, l'épique manque, la qualité des combats est ici totalement incroyable. Mention spéciale au combat de Vegeta qui a une classe astronomique. La décomposition des mouvements, le feeling avec la vitesse : tout ça c'est du jamais vu de tous les instants ! Et ça nous remonte à 7. Le trait est assez naïf, et moins carré que dans dbz. Et pour plein de plans, le film mérite une deuxième vision !


Il faut donc garder nos émotions dragon ball du passé et ressortir nos VHS en temps voulu. Dragon ball c'est autre chose maintenant. Ce n'est plus la même jeunesse, ce n'est plus les mêmes émotions. Et tous ces trentenaires dans la salle doivent savoir laisser la place aux yeux ébaillis de ces petits gars qui prennent le relai de ces découvertes. Qui sait, peut être que tout ça est finalement plus saint ?


Sur ce : bonne nuit !

NicolasCzn
7
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le 12 mars 2019

Critique lue 138 fois

Nicolas Czn

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