En 2010, Dragons a rencontré un large succès et est considéré depuis comme l'une des meilleures créations Dreamworks. Sa suite ne démérite pas et l'identité du titre, voir de l'éventuelle franchise en devenir, en sort renforcée. C'est un spectacle sensible, intelligent, raisonnable. Toutefois Dragons manque toujours un décollage. Ses qualités sont évidentes, son ascendant sur la beauferie habituelle de l'animation (et même de ses concurrents chez Dreamworks) éclatant ; la construction est impeccable, les personnages sont travaillés. Mais l'ensemble reste conventionnel, écrasé par le politiquement correct et les angles morts sont abondants.


Dragons 2 est non-manichéen, il expose les points de vue et motivations des différents partis impliqués dans l'affaire. Il est bien ce genre de dessins animés que les enfants un tant soit peu blasés par les niaiseries dont on les abreuvent espèrent, à raison, de même que les publics plus âgés ou les spectateurs un peu exigeants. Toutefois la petite note un peu éculée sur la tolérance et l'au-delà des apparences est non seulement le fil directeur de la réflexion mais aussi sa conclusion. La mère d'Harold porte cependant toute la vertu du message : sortir des conflits mortels sans perdre l'énergie de l'activisme.


Le plaisir est réel, la séance satisfait sur le moment. Cependant, là encore, la civilisation est peu explorée et apparaît totalement interchangeable. Tout ce contexte est propre et sans accroches, mais il manque de relief. En revanche, Dragons 2 développe avec bonheur la fibre épique et surtout le versant action. Il est plus généreux que son prédécesseur, le nombre de zones arpentées se multiplie de même que les combats. Quand aux dragons, devenus des animaux domestiques mais aussi les soldats d'une armée antagoniste (ils étaient tous des ennemis dans le premier opus), le spectacle en présente des rafales.


Malheureusement Dean Deblois ne s'attarde pas assez sur cette faune et ignore son intimité au même titre que celle des humains. La grande beauté plastique du film est un atout laissé en friche : au lieu de procéder au ballet qui s'impose, Dragons 2 intègre quelques morceaux de haute voltige très froids, accompagnés de tubes moches ou mal agencés, avec effet Kavinsky du pauvre. Encore une fois, Dragons (2) dispose d'un franc capital sympathie et a les armes pour survoler la mêlée, mais il fonctionne en régime minimum.


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le 25 déc. 2014

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