Le Dune de Villeneuve, c'est le Dune d'Herbert sur écran géant. Une claque esthétique et un spectacle total. Des personnages archétypaux, oui. Hiératiques, oui. Une histoire qui renvoie à des thèmes immémoriaux et universels. Et, bien entendu, comtemporains, car ce qui est immémorial est aussi contemporain.


Est-ce un film lent ? Pas pour mi. Le Miroir est un film lent. Le Nouveau monde est un film lent. Dune est simplement un film au rythme normal et non clippesque. Un film qui n'a pas besoin d'explosions et de bagarres toutes les dix minutes pour capter l'attention du spectateur. Un film de SF (ou de Fantasy avec des boulons aurat dit Terry Pratchett) qui n'a pas besoin d'Intelligences artificielles, d'extraterrestres excentriques ou de costumes kitch pour être crédible.


Est-ce un film froid ? Oui. C'est normal. Dune est un livre froid, qui n'a que faire d'un sentimentalisme victimaire. Never explain, never complain pourrait être la devise du clan Atréide. Ce n'est pas pour autant que les personnages ne connaissent pas le doute, la peur, la souffrance. C'est simplement qu'ils maîtrisent leurs sentiments, même dans les pires situations.
Mais Dune se passe dans un désert brûlant pourtant...
Eh bien, j'ai toujours trouvé que le désert était un endroit froid. Même sous 50° à l'ombre (et il n'y a pas d'ombre, ou presque, sur Arrakis...). Froid parce que minéral. Froid parce que sans vie apparente (ou presque). Froid, non à l'opposé de "chaud", mais à l'opposé de "chaleureux". Le désert est rude, est dangereux, d'autant plus dangereux que le danger n'y est pas visible, mais caché sous le sable. Ses habitants humains sont... bon, j'en reparlerai après Dune, partie 2.


Est-ce un film difficile à comprendre ? Sincèrement, je ne vois pas en quoi, même si les néophytes n'ont pas tous les tenants et aboutissants de la situation de l'Empire. Ceux-ci viendront en temps voulu.


En bref, pour moi, Dune est une réussite totale, dont la première partie se termine là où elle devait se terminer (et ce même si la balisette de Gurney Hallek m'a manqué).

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le 4 oct. 2021

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lambertine

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