A rebours des principaux films du genre, épiloguant soit sur de brillantes victoires ou bien de d’humiliantes défaites, Nolan s’épanche plutôt sur ce périlleux mais ô combien palpitant sauvetage – bérézina, diront certains – militaire, à l’aune (conséquence ?) du spectaculaire retournement de situation, qui s’en suivi.
Ni thuriféraire, ni détracteur, Nolan s’évertue à une réalisation soignée et distanciée (à manière d’un Malick et son inoubliable « Ligne Rouge ») de cette maestria humaine, où s’entremêlent bravoure, lâcheté, peur et espérance tout à la fois : toutes les facettes de l’humain réunies, pour ce troublant interlude de la seconde guerre mondiale.
L’Histoire est écrite par les vainqueurs : les victoires sont magnifiées ; les échecs, minimisés (si ce n’est oubliés). Pourtant, de grands échecs naissent les victoires futures décisives : Dunkerque, toute proportion gardée, y participa et c’est de tous ces « oubliés de l’histoire » que Nolan, intente indirectement et à sa façon, de réhabiliter.